Le groupe takfiro-wahhabite Daesh est affaibli, mais une résurgence reste possible si les Etats-Unis quittent l’Irak, a estimé mercredi le numéro deux de la coalition internationale en Irak et Syrie, le général américain Alexus Grynkewich. Une tentative manifeste pour justifier la perduration de la présence US en Irak.
Les alliés au sein de la coalition dirigée par les Etats Unis ont cherché ces derniers mois à évaluer la position de Daesh, chassé de son « califat » géographique il y a un an, a expliqué le général Grynkewich au cours d’une conférence de presse au Pentagone.
L’idée était de savoir « si l’EI (Daesh) se livre à une sorte de patience stratégique, attendant une opportunité qu’il pourrait exploiter, ou s’il est vraiment sous pression, en manque de capacités », a-t-il dit.
Le groupe takfiro-wahhabite « reste indubitablement une menace », a cependant ajouté le général américain. « Ils peuvent potentiellement resurgir si nous allégeons la pression pendant trop longtemps ».
« A court terme, au moment où nous avons ajusté à la baisse certaines de nos activités en Irak et Syrie, je ne pense pas qu’il y ait une menace immédiate de résurgence. Mais plus nous allégeons la pression, plus la menace grandit », a-t-il prétendu, indiquant que le gouvernement irakien avait « autant intérêt que nous » à ce que la coalition maintienne cette pression.
Héliportage des terroristes par les USA
Cette mise en garde qui se veut justifier la présence des forces américaines en Irak et la faire perdurer, ne semble pas leurrer les dirigeants irakiens.
Un chef du Hachd al-Chaabi a accusé les Etats-Unis d’héliporter des membres de Daech depuis la Syrie. Pour le site d’information irakien Al Maloomah, il a réclamé que les hélicoptères américains « Chinook » tout comme les avions US « soient fouillés ».
« Les combattants des Hachd surveillent étroitement les frontières syro-irakiennes au sol mais le ciel n’est pas sous notre contrôle et les Etats-Unis mettent à profit cette grande brèche pour s’y engouffrer et faire passer les chefs terroristes de la Syrie en Irak », a affirmé ce chef du Hezbollah irakien, une des factions du Hachd Chaabi.
Washington veut suggérer que Daesh reste une menace majeure
Même accusation de la part de l’expert irakien en matière de sécurité, Karim El-Khikany. Mettant en garde contre des agissements et des mesures pris par les États-Unis au Conseil de sécurité pour imposer le maintien de la présence américaine en Irak, il a souligné que les États-Unis planifiaient de transférer des chefs de guerre du groupe terroriste Daesh en Irak afin de gagner le soutien du Conseil de sécurité sur le maintien des forces de la Coalition dirigée par les USA.
« Washington cherche à transférer en Irak un certain nombre de chefs de guerre de Daesh, formés dans ses bases, en particulier à al-Tanf et al-Hassaké en Syrie. Les États-Unis procéderont à des agissements au Conseil de sécurité afin de rompre la décision du Parlement irakien sur l’expulsion des forces étrangères du pays. Washington veut suggérer que Daech reste une menace majeure pour le monde et que les forces de la coalition internationale doivent rester en Irak pour lutter contre le terrorisme ».
Le Parlement irakien a voté le 5 janvier, au surlendemain de l’assassinat par les USA de l’influent général iranien Qassem Soleimani, en faveur du retrait des forces étrangères d’Irak, dont les 5.200 soldats américains déployés sur son sol.
Le vendredi 10 janvier, le Premier ministre irakien Adel Abdel Mahdi a demandé au secrétaire d’État américain, Mike Pompeo de retirer les troupes américaines du pays.
Entretien entre Trump et Saleh
Les forces de la coalition auraient depuis ostensiblement réduit leurs opérations en Irak.
Le mercredi 22 janvier, lors d’une rencontre à Davos entre le président irakien Barham Saleh et son homologue américain Donald Trump, ce dernier a prétendu que le nombre de troupes US s’est réduit en Irak pour s’établir à 5 000 GI’s et que « l’Irak et les USA entretiennent de bonnes relations ».
Un peu plutôt, le président du Kurdistan irakien, Nuchirvan Barzani s’était lui aussi entretenu avec Trump de la situation des « troupes US » sur les frontières syro-irakiennes. Les sources kurdes avaient annoncé plutôt que les USA projetaient de construire deux nouvelles bases à Ninive et à Erbil.
Sources: AFP + PressTV,…