Le général Qassem Soleimani a été assassiné, dans la nuit de jeudi à vendredi 3 janvier dans un raid aérien en Irak perpétré par les forces d’occupation américaines. Raid qui a aussi couté la vie au numéro deux du Hachd al-Chaabi Abou Mahdi al-Mohandes.
Dans un communiqué publié ce matin le Corps des gardiens de la Révolution islamique a confirmé l’assassinat du haut commandant iranien par les hélicoptères Apache de l’armée américaine, non loin de l’aéroport de Bagdad.
« Le haut commandant Soleimani a été tué en martyr dans une lâche attaque aux roquettes tirés par des hélicoptères américains. Cette attaque a également coûté la vie au commandant en chef adjoint des Hachd al-Chaabi, Abou Mahdi Mohandes » .
Plutôt dans la soirée, les sources irakiennes ont fait état d’une triple attaque aux roquettes des hélicoptères américains contre des objectifs non loin de l’aéroport de Bagdad. Les hélicoptères ont survolé pendant toute la journée de jeudi le ciel de Bagdad y compris l’ambassade iranienne dans la zone verte.
Selon l’ambassade iranien en Irak, les 10 passagers à bord du véhicule dans lequel se trouvait Soleimani sont tous tombés en martyrs.
Le Pentagone revendique l’assassinat de Soleimani
Dans un communiqué publié ce vendredi matin, le Pentagone a revendiqué l’assassinat du commandant en chef de la Force Qods affirmant que l’ordre de l’assassinat est venu de la personne de président américain.
» Sur l’ordre du président, l’armée américaine a assassiné Soleimani dans un acte destiné à défendre le personnel américain en dehors des frontières américaines ».
Le texte totalement diffamatoire accuse par la suite la Force Al-Qods d’être à l’origine de l’assaut mardi par des foules des Irakiens en colère contre l’ambassade américaine à Bagdad.
Et de prétendre que : « le Général Soleimani préparait activement des plans pour attaquer des diplomates et des militaires américains en Irak et à travers la région », attribuant au puissant général iranien la mort de « centaines » de soldats américains et alliés.
Le président américain n’a pas immédiatement fait de commentaire mais il a tweeté un drapeau américain.
Un bâton de dynamite dans une poudrière
Cette frappe contre un dirigeant d’un pays auquel les Etats-Unis n’ont pas formellement déclaré la guerre a été fermement critiquée par plusieurs personnalités américaines.
« Le président Trump vient de jeter un bâton de dynamite dans une poudrière, et il doit au peuple américain une explication », a dénoncé l’ancien vice-président Joe Biden, en lice pour la primaire démocrate en vue de l’élection présidentielle de novembre. « C’est une énorme escalade dans une région déjà dangereuse », a-t-il insisté, dans un communiqué.
Pelosi : une « escalade dangereuse »
L’assassinat ciblé du général iranien Qassem Soleimani, émissaire de la République islamique en Irak, par une frappe américaine, a déclaré vendredi
Pour la présidente de la Chambre des représentants, la démocrate Nancy Pelosi, cet assassinat représente « une escalade dangereuse dans la violence ».
« L’Amérique – et le monde – ne peuvent pas se permettre une escalade des tensions qui atteigne un point de non-retour », a estimé Mme Pelosi dans un communiqué.
« Le président Trump amène notre nation au bord d’une guerre illégale avec l’Iran, sans l’approbation du Congrès », a en outre fustigé le sénateur démocrate Tom Udall.
« Soleimani était un ennemi des Etats-Unis, la question n’est pas là », a pour sa part noté le sénateur démocrate Chris Murphy dans un tweet. « La question est celle-ci: est ce que l’Amérique a assassiné, sans autorisation du Congrès, la deuxième personnalité d’Iran, provoquant consciemment une guerre régionale massive? ».
L’Iran va réagir et probablement à différents endroits. Pensée à tout le personnel américain dans la région en ce moment », a quant à lui estimé Ben Rhodes, ancien proche conseiller de Barack Obama.
« Un président qui a juré de tenir les Etats-Unis à l’écart d’une autre guerre au Moyen-Orient vient dans les faits de faire une déclaration de guerre », a réagi le président de l’organisation International Crisis Group Robert Malley.
En Iran, le Conseil suprême de la sécurité nationale iranien a appelé, ce matin, à une réunion extraordinaire.
Sources: AlManar + PressTV + AFP + AlMayadeen