Bien qu’elle n’ait pas accepté d’adhérer à la coalition maritime américaine dans le golfe Persique, la France va maintenant envoyer un navire de guerre dans le golfe Persique sous prétexte d’assurer la sécurité de la navigation dans les eaux de cette région. L’agence de presse IRNA s’attarde sur les motivations des responsables français en rapport avec cette décision.
La porte-parole du ministère français des Armées, le général Anne-Cécile Ortemann, porte-parole adjointe du ministère des Armées, a annoncé jeudi que la France allait déployer une frégate dans le golfe Persique en début d’année dans le cadre d’une mission maritime européenne visant à sécuriser la navigation dans le détroit d’Hormuz.
« La frégate Courbet va participer à l’initiative européenne de sécurité dans le Golfe [Persique] à partir du début de l’année », a affirmé la porte-parole adjointe du ministère des Armées de France citée par Reuters, précisant que Florence Parly réveillonnerait à son bord le 31 décembre.
Cette décision tombe alors que l’Iran, avec une bande côtière des plus longues parmi les pays du golfe Persique, tout en insistant sur la nécessité d’assurer la sécurité maritime de la région, a toujours réitéré que la présence des forces étrangères, loin de pouvoir assurer la sécurité du golfe Persique, y attiserait les tensions et problèmes.
Dans ce droit fil, le président iranien Hassan Rohani a profité de la 73e Assemblée générale des Nations unies pour annoncer « l’initiative de la paix d’Hormuz ».
Rohani a tenu à dire que la sécurité du golfe Persique, du détroit d’Hormuz et de la mer d’Oman doit être assurée par les pays mêmes de ce littoral, et d’ajouter que « les forces étrangères apporteront l’insécurité et des problèmes à notre peuple et à notre région ».
Le déploiement du navire de guerre français dans le cadre de la coalition maritime européenne dans le golfe Persique ne représente pas le seul exemple de l’intervention militaire de la France à l’extérieur de ses frontières. Outre la présence depuis 2013 au Sahel, la France a aussi l’expérience d’opérations militaires en Syrie et en Irak.
La France affirme vouloir utiliser sa base navale aux Émirats arabes unis comme le centre de commandement de cette mission « à laquelle devraient adhérer une dizaine de pays européens ou non-européens une fois que leurs Parlements respectifs auront voté pour leur contribution ».
Seuls les Pays-Bas et le Danemark ont jusqu’à aujourd’hui confirmé leur adhésion à la coalition maritime européenne, la porte-parole du ministère français des Armées ayant annoncé qu’un navire de guerre et un hélicoptère néerlandais devraient commencer à partir du mois de février leur mission dans la région du golfe Persique. Un autre responsable militaire français a laissé entendre qu’un navire danois aussi devrait intégrer la coalition l’automne prochain.
EURACTIV, un réseau médiatique paneuropéen indépendant spécialisé dans les politiques de l’UE, écrit que la France et d’autres pays européens dont l’Allemagne s’inquiétaient du fait que leur adhésion à la coalition américaine, au moment où les tensions battaient leur plein entre Washington et Téhéran, ne transmette un « faux message » aux Iraniens. « Les parties européennes de l’accord du 2015 sur le nucléaire iranien souhaitent sauver cet accord international après le retrait unilatéral en mai 2018 des États-Unis », ajoute EURACTIV.
Maintenant, la France, qui a décidé de ne pas participer à la coalition maritime dirigée par les États-Unis dans le golfe Persique, contre ce que les Américains appellent la « menace iranienne », propose la soi-disant initiative de sécurité européenne, en remplacement de l’initiative américaine dans le détroit d’Hormuz. La France a été en fait le premier pays européen à élaborer une initiative de sécurité européenne, dans une région située à des milliers de kilomètres loin de l’Europe, sous prétexte d’y assurer la sécurité de la navigation…
Source: PressTV