Le Premier ministre libanais désigné Hassan Diab a amorcé samedi des consultations parlementaires en vue de former un nouveau gouvernement. Pour le Hezbollah, ce dernier devrait avoir entre autre comme mission d’empêcher toute atteinte au Liban.
M. Diab a été désigné le 19 décembre par le président Michel Aoun au terme de plusieurs semaines de tractations politiciennes face à un mouvement populaire inédit dénonçant depuis le 17 octobre. Il a obtenu 69 voix sur les 128 du parlement libanais.
Les consultations parlementaires ont commencé à 11H00 (09H00 GMT) par une réunion entre le Premier ministre désigné et le chef du Parlement, Nabih Berri, qui a insisté sur la nécessité de former un gouvernement représentatif de l’ensemble des blocs parlementaires ainsi que du mouvement de protestation.
Mais certains partis ont déjà fait part de leur refus de participer au prochain cabinet.
Samedi, les blocs parlementaires du Premier ministre sortant Saad Hariri ainsi que du leader druze Walid Joumblatt et du chef du parti chrétien des Forces Libanaises (FL) ont annoncé qu’ils ne participeraient pas au gouvernement.
Vendredi, M. Diab a promis de « former un gouvernement de technocrates indépendants », en écho aux attentes de la rue.
Il a également promis un gouvernement dans un délai d’un mois à six semaines, dans un pays où la formation des cabinets dure parfois plusieurs mois en raison d’interminables tractations. Agé de 60 ans, cet universitaire et ancien ministre de l’Education peu connu du grand public a appelé les manifestants à lui « accorder une chance » pour former un « gouvernement exceptionnel » et promis de rencontrer dès dimanche « divers représentants » du mouvement de protestation.
« Pas de couleur unique »
Le Hezbollah a affirmé samedi par la voix du chef de son groupe parlementaire, Mohamad Raad, que le prochain cabinet « ne sera pas un gouvernement de confrontation ni d’une couleur unique » et qu’il devra s’atteler à « revitaliser le pays sur le plan économique et social » et à « répondre à la douleur des Libanais ».
Selon lui, le Liban a aussi besoin d’un gouvernement qui puisse empêcher l’ennemi de porter atteinte à la souveraineté et à la dignité nationale.
« Nous sommes tous face à un défi de succès. Il n’est pas permis que l’ennemi nous nargue ou déchire notre unité. Personne ne tondra les bras des Libanais », a-t-il conclu.
Depuis des mois, le Liban est en proie à l’une de ses pires crises socio-économiques et financières depuis la fin de la guerre civile (1975-1990).