Le président du Venezuela, Nicolas Maduro, a accusé dimanche un diplomate américain en poste à Bogota d’avoir participé à un complot déjoué, qui prévoyait selon lui des attaques contre deux casernes de l’armée vénézuélienne.
D’après le gouvernement de Caracas, le complot avait été préparé par deux parlementaires vénézuéliens d’opposition, Yanet Fermin et Fernando Orozco.
Lors d’un discours dimanche devant l’Assemblée constituante, acquise au pouvoir, M. Maduro a affirmé que des agents du renseignement militaire vénézuélien s’étaient rendus vendredi soir au domicile de Yanet Fermin, accusée d’avoir ourdi ce complot avec Fernando Orozco.
Au même moment, toujours selon M. Maduro, le diplomate américain James Story a téléphoné à un responsable gouvernemental vénézuélien, le vice-ministre des Affaires étrangères pour l’Amérique du Nord Carlos Ron, pour s’enquérir du sort de la députée.
« Il lui a dit: Carlos Ron, que se passe-t-il avec la députée? », a affirmé M. Maduro.
« Pourquoi James Story appelle-t-il pour se préoccuper d’elle, à la première seconde de l’opération [du renseignement militaire]? Une députée terne que personne ne connaît? », a poursuivi le président, laissant entendre que le diplomate était partie prenante du complot.
James Story a été chargé d’affaires à l’ambassade des Etats-Unis à Caracas, à présent fermée en raison des relations conflictuelles entre le Venezuela de Nicolas Maduro et l’administration du président Donald Trump.
Il dirige le Bureau des affaires vénézuéliennes, créé en août au sein de l’ambassade des Etats-Unis à Bogota.
Le ministre vénézuélien de la Communication et de l’Information, Jorge Rodriguez, a dénoncé samedi l’existence d’un complot anti-Maduro qui aurait été préparé par Yanet Fermin et Fernando Orozco.
Selon le ministre, l’objectif était de lancer des attaques contre deux casernes de l’armée dans l’Etat de Sucre, dans l’est du Venezuela.
Maduro a attribué la responsabilité du complot à Juan Guaido, chef du Parlement dominé par l’opposition, qui s’est proclamé président par intérim en janvier et est reconnu comme tel par une cinquantaine de pays dont les Etats-Unis.
Le gouvernement socialiste du Venezuela fait souvent état de l’existence de complots pour renverser M. Maduro ou l’assassiner.
Guaido a qualifié de « roman » les accusations contre les deux parlementaires. Selon lui, ces allégations ont pour but d’intimider les députés pour éviter qu’il ne soit réélu chef du Parlement le 5 janvier prochain.
Source: AFP