Les Emirats arabes unis ont recruté des ex-responsables et ex-agents du renseignement américains afin de former des équipes de piratage et d’espionnage de grande envergure.
C’est l’agence Reuters qui a révélé ce fait, indiquant avoir en sa possession des milliers de documents qui attestent ses révélations pour la période allant de 2008 à 2018.
Selon elle, une unité d’espionnage électronique a été créée puis développée par d’anciens responsables et directeurs d’exécution à la Maison blanche et au Pnetagone. A leur tête, Richard Clarke, l’ancien responsable à la Maison blanche chargé du dossier de la lutte contre le terrorisme. Il a été l’un des premiers à venir s’installer aux EAU, après les évènements du 11 septembre, pour y édifier une unité de surveillance cybernétique.
Intitulée DREAD, cette unité permet d’infiltrer des comptes de courrier électronique sur des ordinateurs appartenant à des individus, à des gouvernements ou à des organisations.
Le projet qui était destiné à l’origine à lutter contre Al-Qaïda est par la suite détourné pour espionner tous ceux que les EAU estiment faire partie de leurs ennemis, partout dans le monde.
En 2017, il a pu infiltrer les téléphones portables d’hommes d’affaires, de journalistes, de dirigeants étrangers et du prince de Qatar en personne.
Le programme pouvait s’y infiltrer via Google, Facebook, Hotmail et Yahoo.
Selon le rapport de Reuters, les relations entre Clarke et Mohamad ben Zayed remontent aux débuts des années 90 du siècle dernier. Avant la guerre du golfe en 1991. MBZ l’avait aidé à obtenir un permis de la part des EAU afin de pouvoir bombarder depuis leur espace aérien. Il a aussi transféré la somme de 4 milliards de dollars comme soutien aux efforts de guerre américains. En échange, les Emiratis ont obtenu que le Congres vote en faveur de vendre des hélicoptères de combat.
En 2003, MBZ a octroyé a la société Good Harbour l’occasion de mettre au point la stratégie de sécurité intérieure de A à Z. Elle a par la suite gagné plusieurs contrats sécuritaires destinés a aider ce pays a disposer de certaines infrastructures dont celles de la protection des ports sur le Golfe persique, des projets nucléaires, des aéroports, des ambassades et des installations pétrochimiques.
A ce stade Clark avait diagnostiqué que les Eau avaient besoin d’une agence de sécurité nationale qui puisse espionner les terroristes. Surtout que dans la foulée du printemps arabe, les experts avaient prédit que les EAU seraient eux aussi touchés par les mouvements de contestation.
C’est à ce moment qu’une campagne sans merci a été menée contre les opposants et certaines personnalités jugées comme étant une menace politique.
Entre 2012 et 2015, le programme a été détourné de la lutte contre le terrorisme, vers des activités d’espionnage contre des ennemis géopolitiques. L’une de leur cible a alors été le Qatar. Surtout lorsqu’il a réussi à remporter l’organisation de la coupe du monde de football pour l’an 2022. A partir de 2014, le DREAD s’est mis à espionner les directeurs de FIFA et ceux qui participaient à l’organisation de l’évènement sportif.
Parmi les cibles aussi figurent des activistes saoudiens défenseurs des droits de la femme ainsi que des diplomates travaillant pour l’ONU.
Sources: Watanserb, al-Alam