Dans un article portant sur les raisons de l’animosité entre les Etats-Unis et l’Iran, le journal américain Foreign Affairs a jugé nécessaire que Washington ré ouvre l’ambassade des Etats-Unis en Iran « pour que Washington parvienne à influer sur les plus hautes sphères des décideurs dans ce pays ».
« Cette influence ne peut être exercée qu’en ouvrant l’ambassade en Iran et en rétablissant des liens réguliers et professionnels entre les deux protagonistes », ont écrit Daniel Benjamin, l’ancien coordinateur pour la lutte contre le terroriste dans le secrétariat d’état américain pour les Affaires étrangères, et Steven Simon,a ncien membre du Conseil national américain dans les deux administrations de Clinton et d’Obama.
Selon ces deux experts, les USA ne peuvent plus ne pas entretenir des relations avec l’Iran.
Ils ont fixé comme premier but du rétablissement de ces liens d’empêcher que l’Iran puisse fabriquer une bombe atomique, et comme second «d’obtenir des outils de pression dans le domaine de la politique étrangère iranienne, pour abaisser les risques de confrontation entre Washington et Téhéran ».
Le Foreign affairs a aussi proposé l’amorcement d’un canal entre les armées des deux pays pour prévenir les clashs involontaires.
« Ce contact pourrait mener vers des négociations secrètes multilatérales sur des questions techniques puis se consolider en soulevant les questions sensibles aux plus hauts niveaux et dans des domaines de collaboration probables, jusqu’à être couronnée en fin de compte en normalisant les relations diplomatiques », a soutenu le journal.
Rappelant que le sentiment d’animosité que nourrissent les Etats-Unis à l’encontre de l’Iran perdure depuis plus de 40 années, date de la révolution islamique dans ce pays, l’article signale qu’il a atteint des niveaux graves du fait de l’influence des lobbies israéliens et saoudiens.
Pour les deux experts, l’Iran ne constitue pas de menace existentielle pour les USA, « mais un accrochage dangereux avec ce pays pourrait être coûteux et avoir des effets inverses », ont-ils averti.
« Il est temps que les Etats-Unis revoient certaines hypothèses qui ont abouti à l’impasse actuelle. Il est temps d’oublier l’ombre iranienne qui plane sur la réflexion américaine stratégique », ont-ils conseillé.
Selon Benjamin et Simon, s’il est vrai que cette inimitié a été exacerbée par le président Donald Trump, comme jamais auparavant, « mais tout en adoptant des positions sévères dans les apparences, il se peut en même temps chercher à parvenir à un accord avec l’Iran, dans les coulisses », ont-ils envisagé également.