La France cherche-t-elle l’Iran ? Le 20 novembre, le Quai d’Orsay a pris bruyamment faits et causes de la frappe au missile qui a visé Damas et le Sud syrien affirmant qu’il se sent engagé « indéfectiblement envers la sécurité d’Israël ».
Cette sortie parfaitement anti-iranienne suivait de peu un communiqué interventionniste de ce même quai d’Orsay où Paris, à l’origine de plus d’un an de répression sans merci de l’un des mouvements sociaux les plus longs de l’histoire de la France, se posait en donneur de leçon, appelant à Téhéran au « respect du droit à manifester ».
Mais de tous ces actes anti-iraniens, il y a en un qui a l’air d’une déclaration de guerre en bonne et due forme : les propos tenus à Manama par Mme Parly, qui en marchand malhabile d’armes, a accusé samedi à tors et à travers l’Iran, regrettant que l’Amérique n’ait osé « ni riposter à la destruction de son drone dans le ciel iranien, ni à l’attaque contre les pétroliers de cet été dans le golfe Persique et en mer d’Oman, ni non plus à l’attaque, là aussi supposément iranienne du 14 septembre contre Aramco ».
Et dire que la France de Macron se posait, il n’y pas encore si longtemps, en sauveur de l’accord de Vienne et que son président caressait même le rêve d’être le médiateur du premier dialogue Iran/Trump!
À Manama donc, la cheffe Parly a menacé l’Iran en affirmant que le QG européen de la coalition maritime anti-iranienne sera planté aux Émirats sous le nez du CGRI et qu’au besoin il agira, surtout pour ne pas ressembler aux USA dont le désengagement, des flux et des reflux, déplaisent si intensément aux alliés : « Nous avons assisté à un désengagement progressif et délibéré des États-Unis », a en effet affirmé Mme Parly.
« Quand l’attaque de navires est restée sans réponse, le drone a été abattu. Lorsque cela est resté à son tour sans réponse, d’importantes installations pétrolières ont été bombardées. Où est-ce que cela s’arrête ? Où sont les stabilisateurs ? », a-t-elle ensuite demandé.
Et d’ajouter : « La région est habituée au flux et au reflux de l’engagement américain. Mais cette fois, ça semble plus sérieux. »
Et bien à travers ce discours d’aucuns ont cru entendre non pas celle du ministre de la Défense du peuple de France, mais une intendante de la cour des Salmane et des Zayed.
Il est vrai que la veille, l’AFP affirmait que la France entendait aux côtés des États-Unis renforcer les systèmes radar de l’Arabie saoudite après les attaques par drones et par missiles de croisière sur l’infrastructure pétrolière saoudienne Aramco en septembre.
La question qui se pose est dès lors la suivante : pour vendre ses armements aux régimes inféodés du Moyen-Orient, la France est-elle prête à entrer en guerre contre l’Iran ?
La réponse mérite qu’on s’y attarde quand on entend que l’Élysée veut se porter garant de la sécurité d’Israël, car la retenue face aux provocations incessantes de Tel-Aviv n’est pas sans limites et quiconque aiderait Tel-Aviv dans ses entreprises anti-iraniennes n’échapperait à la riposte.
Reste une seule et unique question : pourquoi le peuple français dont le quotidien se précarise de jour en jour devra faire les frais d’une terrible guerre dont le seul bénéficiaire est Israël ?
Source: PressTV