Soraya Sepahpour-Ulrich, chercheuse et écrivaine indépendante et experte des politiques étrangères des États-Unis, a fait paraître, dimanche 24 novembre, un article, sur le site web American Herald Tribune, au sujet des récentes tensions en Iran, nourries par les Américains, et le recours à une tactique dite « essaimage ».
En voici un extrait :
« Lorsque des manifestations à Hong Kong, en Irak et au Liban ont éclaté, je m’attendais pleinement à ce que des manifestations en Iran les suivent. En 2018 seulement, la National Endowment for Democracy (NED) [en français, Fondation nationale pour la démocratie] avait dépensé des millions de dollars dans ces pays (et ailleurs) pour promouvoir le programme de l’Amérique. Cependant, je ne m’attendais pas à des troubles en Iran lors de ma visite dans le pays. Rétrospectivement, je suis heureuse d’avoir pu être là-bas pour assister à ces événements.
Malheureusement, le gouvernement du président Rohani n’avait pas expliqué les raisons de l’augmentation des prix avant l’application de sa décision. Des manifestations ont éclaté dans plusieurs régions d’Iran et elles étaient pacifiques. Des voitures ont bloqué les routes et ont causé des embouteillages, mais il n’y a pas eu de vandalisme le premier jour – pas à ma connaissance.
Mais le calme a vite cédé le pas à la violence. Des banques et des stations d’essence ont été incendiées et des postes de police ont été attaqués. Des entreprises, elles aussi, ont été incendiées et détruites.
Cela ne m’a pas surpris. J’étais certaine que la tactique d’“essaimage” avait été mise en œuvre.
Développée à l’origine par RAND en tant qu’outil militaire et tactique, la publication intitulée “Swarming & The Future of Conflict” indique : “L’essaimage est en train de devenir une doctrine appropriée pour permettre aux forces en réseau de mener un conflit à l’ère de l’information. Cette nouvelle doctrine découle du fait qu’une connectivité robuste permet la création d’une multitude de petites unités de manœuvre, mises en réseau de manière à ce que, même si elles sont largement distribuées, elles puissent toujours se réunir, à volonté et à plusieurs reprises, pour porter de puissants coups aux adversaires. La présente étude s’appuie sur les récentes constatations pour déterminer en détail pourquoi et comment l’essaimage pourrait devenir un mode de conflit privilégié pour les petites unités dispersées et internées. À notre avis, l’essaimage sera probablement l’avenir des conflits”.
L’essaimage dépend d’un flux d’informations robuste et est une condition nécessaire à un essaimage réussi. En d’autres termes, en contrôlant la communication et en envoyant des textes aux “manifestants”, des groupes aléatoires sont mobilisés ensemble dans un ou plusieurs endroits.
Ces messages augmentent en nombre, tout comme le vandalisme et la réaction de caractère destructeur. Ce n’était pas la première fois que cette tactique était utilisée en Iran. Mais c’était la première fois que les adversaires de l’Iran étaient surpris, voire choqués, de voir que l’Iran était capable de couper l’Internet aussi rapidement afin de mettre fin à la propagation de la violence et de rétablir le calme.
J’étais en colère de voir Reza Pahlavi, le fils du Shah déchu d’Iran, apparaître sur Iran International, encourageant les gens à sortir dans les rues. Je me suis sentie insultée au nom de tous les Iraniens lorsque le secrétaire d’État Pompeo a ressorti un vieux tweet, puis tweeté qu’il était avec le peuple iranien. Bien sûr ce n’était pas pour leur envoyer des alimentations ou des médicaments, mais pour promouvoir le programme de l’Amérique.
Après tout, la principale raison de la hausse du prix de l’essence était d’aider les moins nantis et les pauvres. Peu importe la raison, la CIA/NED a dépensé des millions et a échoué – encore une fois », conclut la chercheuse.
Découverte de fusils de chasse illégaux pendant les troubles en Iran
Dans la foulée, des fusils de chasse, importés illégalement en Iran, ont été découverts au cours des récentes manifestations dans le pays.
Les images montrant les charges, découvertes pendant les 18 derniers mois par les forces du ministère iranien du Renseignement, les effectifs de la Force de l’Ordre et les forces du Corps des gardiens de la Révolution islamique, montrent qu’une grande quantité de fusils de chasse ont été importés illégalement dans différentes provinces du pays.
Ces fusils de chasse de couleur noire ont été produits en masse dans un pays voisin avant d’être envoyés en Iran. La crosse de ce type d’arme à feu est repliable, ce qui permet à son détenteur de la cacher facilement dans ses vêtements, car elle est longue de 40 centimètres. Ces fusils de chasse noirs sont bien légers et ils peuvent décharger cinq tirs à chaque fois. Les grenailles de plomb, placées dans ces fusils de chasse, ont la capacité d’arracher la patte d’un éléphant, même à très proche distance.
Étant donné les événements qui ont eu lieu pendant les dix derniers jours en Iran et l’implication des ennemis étrangers pour les canaliser, la découverte de ces fusils de chasse, dans une large quantité, prouve comment les ennemis envisageaient de tuer des civils pour en imputer la responsabilité aux forces iraniennes, un projet qui a totalement échoué.
Plusieurs images ont été jusqu’ici publiées montrant les fauteurs de trouble armés en train de tirer sur les civils.
Source: PressTV