L’ancien ambassadeur américain au Liban Jeffrey Feltman, qui a également occupé de hauts postes au sein de la diplomatie US et de l’ONU s’est ingéré d’une façon flagrante dans les affaires internes du Liban. Lors d’une séance d’audience, le mardi 19 novembre, devant la sous-commission parlementaire américaine des Affaires étrangères pour le Moyen-Orient, l’Afrique du Nord et le Terrorisme international, Jeffrey Feltman a laissé entendre que les Libanais sont devant deux choix : suivre la politique de Washington ou le chaos.
Que veut-il dire par la politique US :
-Faire face au mouvement de résistance libanais le Hezbollah, qu’il a répété 49 fois lors de son discours.
-Affaiblir les alliés du Hezbollah lors des prochaines législatives
-Former un gouvernement technocrate.
Attaque contre Bassil
L’ancien ambassadeur US s’est attardé au partenariat entre le Hezbollah et le courant patriotique libre (CPL). « Ce partenariat a assuré une couverture chrétienne au Hezbollah et lui a aidé à élargir son influence au sein des institutions étatiques », a-t-il estimé.
Avant de s’attaquer au chef de la diplomatie libanaise, Gebran Bassil, qui a -selon lui- « exploité l’inquiétude US sur les chrétiens de l’Orient, pour détourner l’attention sur sa corruption et son rôle personnel dans le renforcement du Hezbollah ».
Selon Feltman, « les manifestations actuelles au Liban ne sont pas à propos des Etats-Unis, et nous devons éviter tout ce qui peut détourner l’attention vers les Etats-Unis. Mais le résultat de ces manifestations pourrait affecter les intérêts américains positivement ou négativement ».
Saper le rôle de l’Iran
D’où la nécessité de saper « le rôle régional de l’Iran » à travers « le Hezbollah » qui détient des capacités avancées capables de menacer Israël et autres alliés de Washington.
Il a en même temps salué les efforts « impressionnants » de l’armée libanaise dans la lutte contre les groupes extrémistes (Daesh).
‘L’expansion du rôle agressif de la Russie’
Le diplomate US a en outre mis en garde contre « l’expansion du rôle agressif de la Russie dans la région et en méditerranée. Moscou garde à l’esprit le Liban comme un lieu pour continuer à jouer un rôle croissant », selon ses propres termes.
Pour appuyer son point de vue, il s’est interrogé : « Que se passera-t-il si la Russie exploite les trois ports libanais et les stocks d’hydrocarbures en mer? Elle gagnera, à nos dépens, la Méditerranée orientale et méridionale ».
Influence de la Chine
Et d’évoquer l’influence chinoise croissante et la difficulté des Libanais de résister à la technologie chinoise de 5ème génération (5G), compte tenu de l’état déplorable du réseau de communication au Liban.
Et de conclure: « le Liban est, en bref, un lieu de concurrence stratégique mondiale, et si nous l’abandonnons, les autres rempliront le vide avec joie ».
Les déclarations américaines interviennent alors que le Hezbollah estime que des « ambassades » ont tenté de récupérer le mouvement de contestation et de renverser le pouvoir. Au début de la contestation populaire, le 17 novembre, le secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah avait salué les manifestants les priant de ne pas permettre à certaines parties politiques et financés par les ambassades de pays étrangers d’exploiter leur mouvement.
Source: Traduit à partir d'AlAkhbar