Un navire de la coalition saoudienne a été saisi par les forces yéménites (armée + Ansarullah) dans les eaux de Hodeïda (ouest du Yémen).
Le mouvement de la Résistance yéménite, Ansarullah a annoncé que trois embarcations dont un navire saoudien avaient été saisis sur la côte ouest alors qu’ils s’étaient infiltrées dans les eaux territoriales yéménites.
Les garde-côtes yéménites ont annoncé, lundi soir 18 novembre dans un communiqué que trois bateaux dont le « Rabigh 3 », un bateau de guerre saoudien qui se trouvaient dans les eaux territoriales yéménites, avaient été arraisonnés à environ 4,83 km de l’île d’Aqban sur la mer Rouge.
Les bateaux ont été sommés de ne pas entrer dans les eaux territoriales du Yémen, mais ils en ont fait fi. Et ce fut alors que la force côtière est passée à l’action.
« Les navires, y compris le navire saoudien Rabigh 3, ont été transférés au port de Salif pour les procédures légales à accomplir », a déclaré la chaîne de télévision yéménite Al-Masirah citant une déclaration de la garde côtière gérée par Ansarullah.
La coalition saoudienne a de son côté confirmé le lundi 18 novembre, la saisie d’un remorqueur par deux bateaux avec des personnes armées à bord.
« Dimanche, alors que le remorqueur Rabigh-3 naviguait dans le sud de la mer Rouge, il a été détourné de la part d’éléments affiliés à la milice des Houthis », a dit le porte-parole de la coalition Turki al-Maliki dans une déclaration publiée par l’agence saoudienne SPA.
Selon le site Marine Traffic, la ville saoudienne de Jeddah est le port d’attache du Rabigh-3, qui bat pavillon saoudien.
À cet égard, Reuters a annoncé en citant un haut responsable d’Ansarullah, que les combattants d’Ansarullah du Yémen avaient saisi un « navire suspect » en mer Rouge, mais qu’ils le relâcheraient s’il s’avère qu’il appartient à la Corée du Sud après l’achèvement des procédures judiciaires.
Ce responsable a pris la parole après que la coalition d’agression saoudienne ait accusé Ansarullah de « détournement » d’un navire qui remorquait un appareil de forage sud-coréen.
« Les garde-côtes yéménites font leur travail pour déterminer si les navires appartiennent effectivement aux agresseurs ou à la Corée du Sud. Si c’est à la Corée du Sud, ils seront libérés après des procédures légales … nous assurons tout le monde sur le fait qu’il n’y a pas à s’inquiéter pour les personnels à bord des navires », a écrit, sur Twitter, Mohammed Ali al-Houthi, chef du Comité révolutionnaire yéménite, soulignant que l’équipage est bien traité.
Guerre de type asymétrique
Gerry Northwood de la société internationale de sécurité maritime MAST a déclaré que la saisie des navires par Ansarullah montrait leur force dans une « guerre de type asymétrique », en particulier leur capacité à opérer dans le domaine maritime.
« Au cours des dernières années de guerre, Ansarullah a démontré qu’il a la capacité de faire des choses et de perturber ; qu’il s’agisse d’attaques de missiles, de pose de mines ou en l’occurrence, de saisir un navire. Le fait que les Saoudiens ne puissent pas nécessairement protéger les navires tout le temps dans cette zone est un problème assez sérieux pour eux », a déclaré Northwood à Al-Jazeera.
Riyad a en outre confirmé la mort de deux militaires saoudiens ainsi que celle de cinq autres les 2 et 3 novembre à Jizane sur les frontières avec le Yémen.
Les autorités saoudiennes annoncent de temps en temps les pertes subies dans le sud du Yémen, alors que les chiffres officiels en la matière sont intensément censurés.
Par ailleurs, ce sont les mercenaires soudanais et yéménites qui sont chargés d’assurer la sécurité des frontières saoudiennes, les militaires saoudiens redoutant ces zones-là, selon les rapports.
Avec le feu vert des États-Unis et de ses alliés occidentaux, l’Arabie saoudite a lancé dans le cadre d’une coalition constituée de plusieurs pays arabes une opération militaire d’envergure contre le Yémen. Plus de quatre années se sont écoulées, Riyad cherche maintenant une solution décente qui lui permettrait de sortir de cette crise.
Selon diverses organisations humanitaires, la guerre saoudo-émiratie-US a tué des dizaines de milliers de personnes, essentiellement des civils, depuis en 2015.
Environ 3,3 millions de personnes sont toujours déplacées et 24,1 millions, soit plus des deux tiers de la population, ont besoin d’assistance, selon l’ONU, qui qualifié régulièrement le conflit au Yémen de pire crise humanitaire actuelle dans le monde.
Sources: PressTV + AFP