L’Iran, plongé dans une grave crise économique, a augmenté vendredi d’au moins 50% le prix de l’essence afin de réformer son système très coûteux de subvention aux carburants et de lutter contre la contrebande.
L’Iran est l’un des pays où l’essence est la plus subventionnée: le prix du litre était jusqu’alors fixé à 10.000 rials iraniens, soit moins de huit centimes d’euros.
Chaque conducteur disposant d’une carte permettant de faire le plein à la pompe paiera désormais 15.000 rials (11 centimes d’euros) par litre pour un maximum de 60 litres d’essence par mois, a indiqué dans un communiqué la Compagnie nationale iranienne de distribution des produits pétroliers (NIOPDC).
Au-delà, chaque litre supplémentaire coûtera 30.000 rials (22 centimes d’euros).
Ces cartes avaient été introduites en 2007 lorsque le gouvernement avait déjà tenté de réformer le système de subvention et de lutter contre la contrebande. Ces cartes avaient été progressivement abandonnées, avant leur réintroduction en novembre 2018.
Les revenus tirés de la hausse des prix seront reversés sous forme de subventions à 60 millions d’Iraniens dans le besoin, a déclaré le responsable de la Planification et du Budget, Mohammad Bagher Nobakht, cité par l’agence officielle Irna.
« Tous les revenus tirés de la réforme du prix de l’essence doivent être reversés au peuple », a insisté le président iranien Hassan Rohani, selon M. Nobakht.
Les premiers versements seront réalisés sous 10 jours, a-t-il précisé.
Encouragée par les prix bas, la consommation de carburant est élevée en Iran, où les 80 millions d’habitants consomment en moyenne 90 millions de litres par jour, selon Irna.
La faiblesse des prix du carburant entraîne une forte contrebande, estimée -selon Irna- à entre 10 et 20 millions de litres par jour, écoulés principalement au Pakistan voisin où les carburants se vendent plus chers.
La contrebande a aussi été dopée par la chute du rial sur le marché des changes, liée pour partie aux sanctions économiques rétablies à partir de 2018 par les Etats-Unis, après leur retrait de l’accord international sur le nucléaire iranien de 2015.
Source: AFP