La sénatrice Jeanine Añez s’est proclamée le 12 novembre Présidente par intérim de la Bolivie, une annonce aussitôt qualifiée de «coup d’État» par l’ex-Président Evo Morales en exil au Mexique.
Jeanine Añez, deuxième vice-présidente du Sénat, s’est proclamée à la tête de la Bolivie malgré l’absence de quorum au Parlement, arguant de «la nécessité de créer un climat de paix sociale» dans le pays secoué par une grave crise politique depuis l’élection présidentielle fin octobre.
«Nous souhaitons convoquer des élections au plus vite», a ajouté la sénatrice de droite qui revendiquait la présidence par intérim face à la vacance du pouvoir provoquée par les démissions en cascade du Président Morales et de ses successeurs prévus par la Constitution: le vice-président, la présidente et le vice-président du Sénat ainsi que le président de la Chambre des députés.
Mme Añez s’est immédiatement rendue au siège du gouvernement où elle a prêté serment, tandis que le Tribunal constitutionnel a validé cette élection. Elle s’est ensuite réunie avec les chefs de l’armée et de la police, indique l’AFP.
«Le coup d’État le plus astucieux et le plus odieux de l’histoire a eu lieu», a aussitôt réagi sur Twitter l’ex-chef de l’État depuis son exil au Mexique.
Depuis Mexico, où il est arrivé dans l’après-midi, M. Morales a promis de poursuivre «la lutte», affirmant qu’il ne cesserait pas de «faire de la politique».
«Ça me fait mal d’abandonner le pays pour des raisons politiques, mais (…) je reviendrai bientôt avec plus de force et d’énergie», avait tweeté lundi soir Evo Morales, qui avait démissionné la veille après avoir été abandonné par l’armée.