Les Iraniens organisent des rassemblements dans différentes villes à l’occasion du 40e anniversaire de la prise de l’ancienne ambassade des États-Unis à Téhéran, surnommée « le nid d’espionnage ». Le 4 novembre 1979, des étudiants iraniens en colère ont en effet occupé cette ambassade où ils ont saisi des milliers de documents prouvant les activités d’espionnage menées par Washington contre l’Iran.
Ce lundi matin (4 novembre), des étudiants et des lycéens ont donc participé à un grand rassemblement organisé devant le bâtiment de l’ancienne ambassade américaine à Téhéran, pour rendre hommage à ce qui est considéré comme une étape importante dans la lutte actuelle de l’Iran contre l’Arrogance mondiale.
Les manifestants ont exprimé leur opposition à l’hégémonie mondiale en scandant des slogans contre les États-Unis et ‘Israël’ et en incendiant des drapeaux américain et israélien.
Hommes, femmes et enfants agitaient des pancartes en anglais et en persan, sur lesquelles on pouvait lire: « Mort à l’Amérique, mort à Israël, victoire pour l’islam », et d’autres moquant le président américain Donald Trump.
Un scorpion eu venin mortel
« Leur hostilité à notre égard va continuer », leur a déclaré le général de division Abdolrahim Moussavi, commandant en chef de l’armée iranienne. « Les Etats-Unis sont comme un scorpion eu venin mortel qui ne cesse de vous agacer que lorsqu’il est écrasé », a-t-il clamé.
« La seule voie possible pour aller de l’avant est celle du maintien de l’esprit révolutionnaire, fondé sur la prudence et l’obéissance au guide » suprême l’Ayatollah Sayed Ali Khamenei, a ajouté l’officier.
Discuter avec les Etats-Unis reviendrait à accepter « la soumission et la défaite », a-t-il encore déclaré, reprenant des propos récents de l’ayatollah Khamenei.
L’ancien complexe diplomatique américain à Téhéran a longtemps été considéré comme une représentation digne de la profondeur des opérations de renseignement américaines dans les pays.
La télévision d’Etat a en outre diffusé en direct des images de manifestations similaires dans de nombreuses villes iraniennes, notamment Machhad (Nord) et Ispahan (Centre), respectivement deuxième et troisième agglomérations du pays, mais aussi à Ilam, Bouchehr, Ahvaz et Chiraz, dans le Sud, Zahedan (Sud-Est) ou encore à Qazvin et Tabriz (Nord).
Selon l’agence Mehr, « des millions de personnes participent à ces rassemblements » à l’échelle du pays.
Des militants iraniens avaient également célébré, le samedi 2 novembre, l’événement en dévoilant de nouvelles peintures murales sur les murs de l’ambassade qui représentaient des aspects essentiels de la Révolution islamique et de la résistance de l’Iran à l’hégémonie américaine.
Parmi les dessins muraux, on distingue le tableau 655 d’Iran Air, un vol civil qui a été abattu par l’USS Vincennes le 3 juillet 1988 alors qu’il survolait le golfe Persique avec 290 passagers à bord.
Près de ce tableau se trouve un dessin minimaliste du drone furtif américain Global Hawk qui a été abattu le 20 juin 2019 par le Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI) immédiatement après avoir violé l’espace aérien iranien au-dessus du golfe Persique.
« A bas l’Amérique »
De nombreux drapeaux jaunes frappés des mots « A bas l’Amérique » étaient brandis et des pancartes faisaient référence au discours prononcé dimanche par M. Khamenei sur la nécessité d’empêcher les Etats-Unis de « prendre pied » en Iran.
Le 4 novembre 1979, moins de neuf mois après le renversement du dernier chah d’Iran, un groupe d’étudiants partisans de la Révolution islamique avait pris d’assaut l’ambassade des Etats-Unis à Téhéran, qualifiée alors de « nid d’espion » par les partisans de l’Imam Khomeiny, père fondateur de la République islamique.
Les étudiants avaient exigé, pour libérer les otages, que les Etats-Unis extradent le chah afin qu’il soit jugé en Iran.
Le quarantième anniversaire de la prise de l’ambassade survient dans un climat de tensions accrues entre Téhéran et Washington sur fond de retrait des Etats-Unis de l’accord international sur le nucléaire iranien conclu en 2015.
« C’est sans doute le meilleur moment pour dire: à bas l’Amérique », a déclaré à l’antenne une journaliste de la télévision d’Etat entourée de manifestants à Téhéran.
Sources: PressTV + AFP