Un Yémen compte pas moins de 26 ports dont six de valeur stratégique et on pense à Aden et à Mokha. Pourraient-ils être oubliés d’une puissance américaine en pleine guerre d’influence contre la Chine et la Russie en mer Rouge ?
Rien n’est moins sûr: aussi des soi-disant « efforts de paix » américains, les supposées offres de trêve de Riyad après le choc du 14 septembre ne devraient en aucune manière tromper les analystes. Seulement une coalition pro-Riyad agonisant n’a aucune chance pour se faire ressusciter.
Depuis quelques jours, les forces émiraties se retirent d’Aden faisant semblant d’être en pleine réconciliation avec Riyad. Hadi et les sudistes signent une entente. Mais aussitôt signée, cette entente est contestée.
Vendredi dernier (25 octobre), les médias ont fait état de la conclusion d’un accord entre le gouvernement démissionnaire du Yémen (soutenu par Riyad) et les forces du Conseil de transition du Sud (à la solde des Émirats arabes unis) concernant la tenue des négociations avec médiation saoudienne.
Selon un avant-texte de cet accord publié par la chaîne Al-Jazeera, la moitié des portefeuilles ministériels du gouvernement démissionnaire serait donnée au Conseil de transition du Sud, affilié aux Émirats arabes unis.
Plusieurs membres du gouvernement démissionnaire se sont opposés pourtant à cet accord.
Le ministre du Transport du gouvernement démissionnaire (soutenu par Riyad), Saleh al-Jibwani, a promis le dimanche 27 octobre de vaincre les Émirats arabes unis et leurs mercenaires dans la province de Shabwa (sud du Yémen).
Il a déclaré que le projet des Émirats avait échoué et il a exigé que le gouvernement démissionnaire ne soit plus contrôlé ni par Riyad ni par Abou Dhabi. Il a appelé l’Arabie saoudite à rester à l’écart du projet des Émiratis, car « ce projet sera tombé à l’eau ».
Lors d’une réunion tenu samedi dans la province de Shabwa, le vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur du gouvernement démissionnaire, Ahmed al-Maisari, a déclaré que les Émirats arabes unis humiliaient le gouvernement démissionnaire et voulaient contrôler toutes ses décisions.
Il a ajouté que des relations entre le gouvernement démissionnaire et l’alliance saoudo-émiratie étaient tendues et que le projet d’Abou Dhabi était sans doute voué à un échec total. Il a souligné que le gouvernement démissionnaire se trouvait dans une faiblesse totale, car il doit subir à la fois le contrôle d’« un émissaire saoudien et d’un officier émirati ».
Par ailleurs, Adel al-Hassani, un commandant de la « Résistance du Sud », a déclaré à la chaîne Al-Jazeera que l’accord conclu entre le gouvernement démissionnaire et le Conseil de transition du Sud, était le signe d’un « protectorat » total de Riyad par rapport au gouvernement démissionnaire.
Il a prétendu que le président du gouvernement démissionnaire, Mansour Hadi, aurait demandé au prince héritier saoudien Mohammad ben Salmane quelques modifications dans l’avant-texte de l’accord, mais que finalement, la partie saoudien a voulu que le texte soit signé par le vice-Premier ministre du gouvernement démissionnaire, Salem al-Khanbashi.
Source: PressTV