L’assassinat jeudi à Sfax d’un ingénieur tunisien par le Mossad israélien faisait toujours des remous lundi en Tunisie, où la presse déplorait une « atteinte à la souveraineté nationale ».
Les brigades Ezzeddine al-Qassam, branche armée du Hamas, ont affirmé samedi que l’entité sioniste était responsable du meurtre de Mohamed Zaouari, 49 ans, décrit comme un dirigeant du mouvement spécialisé dans le développement de drones.
Le gouvernement tunisien a indiqué dimanche que des « éléments étrangers » étaient impliqués dans l’opération et exprimé son engagement « à protéger tous ses citoyens et à poursuivre les coupables (…), à l’intérieur et à l’extérieur du pays ».
Une « réunion sécuritaire » sur le dossier avait lieu lundi matin à Tunis autour du chef du gouvernement Youssef Chahed, en présence des ministres de l’Intérieur et de la Défense.
Et l’affaire était largement commentée dans les médias.
Dans un éditorial, La Presse a estimé que la Tunisie, confrontée à de multiples défis sécuritaires et sociaux, était démunie face à « des opérations d’espionnage ou de commandos ».
« Notre agitation quotidienne, nos luttes internes, nos clivages et nos querelles à n’en plus finir font de notre pays le théâtre d’actions faciles », a avancé le journal.
Pour Assarih, « les Tunisiens sont très inquiets que leur pays devienne, du fait de l’anarchie, un repaire d’agents étrangers et le théâtre d’opérations ».
« La souveraineté nationale est en jeu », a renchéri Assabah.
Des appels à manifester, mardi en centre-ville, ont été lancés, notamment par deux partis politiques.
A l’affaire en elle-même est venue s’ajouter durant le week-end une controverse sur la diffusion par la chaîne israélienne 10 d’un reportage marqué par la présence d’un de ses journalistes à Sfax (est), sur les lieux du crime.
Dans un communiqué, la section communication du syndicat UGTT a fustigé une « honte et une atteinte au peuple tunisien ».
Interrogée par l’AFP, une source proche de l’enquête a affirmé que ce journaliste israélien était entré en Tunisie « à l’aide d’un passeport allemand ».
Selon la justice tunisienne, Mohamed Zaouari a été tué d’une vingtaine de balles alors qu’il était au volant de sa voiture, devant son domicile.
Huit personnes ont été interpellées, dont une journaliste tunisienne ayant récemment interviewé l’ingénieur. Quatre véhicules et deux armes munies de silencieux ont été saisis.
Avec AFP