Au 6ème jour de la fronde sociale au Liban, une foule de manifestants se sont rassemblés devant la banque centrale à Beyrouth, où ils accusent son chef Riad Salameh d’aggraver la dette du pays par une politique monétaire défaillante.
« A bas le règne du dollar », « A bas le règne des banques », criaient les manifestants, qui ont marché vers le siège de la Banque centrale à Hamra.
Riad Salameh, qualifié de voleur et de bourreau, est à l’origine de la « crise du dollar » que connait actuellement le pays.
Les manifestants ont notamment appelé à la destitution de Salameh et juger les corrompus. Salameh s’est plié aux pressions américaines qui ont imposé des sanctions contre différentes parties au Liban.
Il convient de noter que la majorité des médias libanais se sont abstenus à couvrir les protestations devant la banque centrale. Ces médias avaient obtenu, au cours des deux dernières années, de grands prêts fournis par le gouverneur de la banque centrale ainsi que des dons sous prétexte de soutenir la production artistique au Liban.
La dégradation de la situation économique du pays est combinée depuis septembre à un resserrement de la circulation de dollars sur le marché local, où le billet vert cohabite avec la livre, à un taux fixé par la BDL (1.507,5 livres pour un dollar).
Or les retraits de dollars à travers les distributeurs automatiques et les guichets ont récemment été fortement limités, tandis que le prix demandé par les changeurs, et depuis peu même par certains commerçants, a dépassé le seuil des 1.600 livres.
Cette situation a notamment fait réagir certains professionnels, comme les distributeurs de carburant, les minotiers ou les importateurs de médicaments, qui doivent payer leurs marchandises en dollars, mais sont majoritairement payés en livres libanaises par les consommateurs.
Source: Médias