Donald Trump a annoncé, le lundi 21 octobre, qu’il restait un « petit » nombre de soldats américains en Syrie, alors que les troupes ont quitté le nord-est du pays comme prévu.
Le président des Etats-Unis a précisé que ces soldats se trouvaient dans « une partie totalement différente de la Syrie », près de la Jordanie et d’Israël, tandis que d’autres étaient déployés pour « protéger le pétrole », c’est-à-dire à proximité de l’Irak.
Washington avait annoncé le 13 octobre le retrait de Syrie de quelque 1.000 militaires, cinq jours après le début d’une offensive turque au nord-est de la Syrie contre une milice kurde.
Le sénateur Lindsey Graham qui entretient des liens étroits avec le président américain Donald Trump a fait état, le dimanche 20 octobre, de l’accord secret de Washington avec des milices kurdes sur le contrôle des champs pétroliers du nord de la Syrie.
Lors d’une interview avec la chaîne Fox News, dimanche 20 octobre, le sénateur républicain de la Caroline du Sud qui était jusqu’ici l’un des critiques les plus durs de Donald Trump concernant sa décision de retirer les forces militaires américaines des régions contrôlées par les milices kurdes au nord de la Syrie, a changé d’avis et s’est dit optimiste quant à la stratégie des États-Unis en Syrie.
« La chose la plus importante pour moi, ce sont les champs de pétrole », a déclaré Graham citant le président Trump.
« Le président Trump voit au-delà des choses. J’ai été tellement impressionné par sa pensée sur le pétrole. Nous allons empêcher les gisements de pétrole de tomber entre des mains des Iraniens. Je crois que nous sommes sur le point de créer une entreprise commune avec les Forces démocratiques syriennes pour moderniser les gisements de pétrole et veiller à ce qu’ils en tirent les revenus, et non pas les Iraniens, ni Assad », a-t-il ajouté.
Graham a noté que cela pouvait aider à payer les frais de leur « petit engagement » dans le futur. « Protéger Israël est l’objectif numéro un. Et nous pouvons faire tout cela avec une très petite force », a-t-il souligné.
Avant la guerre en Syrie, l’industrie pétrolière était l’une des principales sources de revenus de la Syrie et fournissait plus du quart du budget du gouvernement syrien.
Une grande partie du gisement de pétrole du pays est à l’est et au nord-est de l’Euphrate. La plupart de ces zones ont été pendant les années de guerre sous le contrôle du groupe terroriste Daech et les milices kurdes soutenues par les États-Unis.
Alors que Trump a déclaré il y a deux semaines qu’il avait décidé de retirer complètement les troupes américaines du nord de la Syrie, le New York Times a rapporté, citant des sources bien informées, que Washington avait maintenant décidé de garder près de 200 soldats dans la région.
Les autorités américaines n’ont pas commenté la raison de ce changement d’avis, mais il semble que, comme Graham l’a dit, un accord ait été conclu entre Washington et les milices kurdes pour la saisie des champs pétroliers du nord de la Syrie.
Par ailleurs, un haut commandant des milices kurdes syriens a appelé, sous le couvert d’anonymat, Tel-Aviv à faire pression sur les États-Unis pour que les troupes américaines restent en Syrie.
Cet appel du haut responsable kurde syrien au régime israélien intervient alors que les responsables israéliens s’inquiètent également du retrait d’une grande partie des troupes américaines de la Syrie. « La décision des Américains [de quitter la Syrie] n’a pas été bonne », a déclaré le ministre israélien des Finances, Moshe Kahlon, jeudi dernier.
Le site d’information Arabi21 a également écrit que ces derniers jours, plusieurs responsables israéliens ont réclamé un soutien financier et militaire aux milices kurdes syriennes. Ils ont accusé le président américain de « trahir les Kurdes ».
Source: Médias