Le Premier ministre chargé de former le gouvernement libanais, Saad Hariri, est condamné devant la justice saoudienne. Une petite annonce émanant de la cour de Riyad, et parue dans un journal saoudien sans fournir d’autres clarifications.
Probablement, ce verdict serait le résultat des plaintes de créanciers contre Hariri dans sa qualité de propriétaire de la société en faillite Saudi Oger.
Hariri ne s’attendait peut-être pas à une évolution pareille. Il misait sur un règlement de sa situation financière et politique délicate après sa nomination au poste de Premier ministre, ce qui pourrait l’aider à surmonter également sa crise interne.
Mais les choses ont mal tourné pour le dirigeant du parti du Futur, tant au Liban qu’en Arabie Saoudite. Deux mois après le début du processus de la formation du gouvernement, Hariri s’est vu retourner à la case départ avec la multiplication des obstacles.
Un autre sujet de tourmente a bouleversé Saad Hariri, lié à la crise de Saudi Oger. Dans ce contexte, le journal saoudien al-Jazeera a publié il y a deux jours une petite annonce émanant de la cour de Riyad selon laquelle: « Il a été impossible d’aviser Mr. Saad Eddine Rafic Hariri d’un verdict à son encontre. Ainsi, la cour de Riyad lui fixe un délai de cinq jours avant que le jugement ne soit exécuté. Sinon, des mesures exécutives seront prises, comme le stipulent les lois ».
Gel des négociations
Cette annonce survient quelques jours après la publication par le site des affaires économiques Bloomberg et l’agence Reuters d’une nouvelle selon laquelle le groupe financier « Samba » a rejeté une proposition de Saudi Oger de geler le remboursement de ses dettes, entrainant l’arrêt des négociations entre la société et ses créanciers. Ces derniers réclament en effet de Saudi Oger de payer des dettes d’un montant de 13 milliards de riyals (soit 3,47 milliards de dollars).
Cette mesure constitue un coup dur pour Saudi Oger, bien que le royaume ait adopté un plan pour régler toutes les cotisations en retard des entrepreneurs, avant la fin de l’année en cours. Le ministère des finances saoudien a en effet commencé à verser les cotisations aux sociétés, dont celle de Saad Hariri.
Comme tout autre homme d’affaires
Ce qui est étrange c’est que ces mesures ont suivi la nomination de Saad Hariri au poste du Premier ministre libanais. Elles coïncident aussi avec des rassurances saoudiennes comme quoi le royaume ne veut pas que Saudi Oger tombe en faillite, et avec la vente des actions de Saudi Oger dans la banque arabe, d’une valeur d’un milliard et de 200 millions de dollars.
Des sources éminentes au Courant du Futur ont confirmé la véracité de l’information liée à la plainte, assurant qu’elle n’a aucun indice politique sur le timing de sa publication.
Celles-ci ont toutefois admis que « tout ce qui a été évoqué sur une aide du gouvernement saoudien à Saudi Oger n’était pas exact, et n’a rien à voir avec la politique du royaume envers Saad Hariri ».
Il est clair qu’il n’existe pas de décision pour assurer une couverture à Saudi Oger comme ce fut le cas à l’époque du roi Abdallah ben Abdel Aziz. Actuellement, Hariri est traité comme tout autre homme d’affaires.
Concernant la situation au Liban, le journal Koweitien al-Anbaa avait rapporté des informations, attribuées à l’ordre de la presse, soulignant que le parti du Futur est en train d’étudier l’idée de fermer le journal al-Mustaqbal début 2017, révélant que des contacts sont en cours avec une compagnie de presse saoudienne pour l’acheter.
Mais des sources du Futur ont démenti ces informations, soulignant que la deuxième liste des employés qui seront congédiés du journal est désormais prête.
Traduit à partir du site al-Akhbar
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