La Cour de cassation de Tunis a accepté, le 9 octobre, la demande de libération introduite par le comité de défense du candidat à l’élection présidentielle tunisienne, Nabil Karoui, a annoncé à Reuters son avocat Kamel Ben Messaoud. Il a quitté dans la soirée la prison de la Mornaguia (sud-ouest de Tunis).
Au soir du premier tour de la présidentielle tunisienne, Nabil Karoui avait récolté 15,58% des voix, suivant ainsi de près son rival Kais Saied (18,4%). Le scrutin avait alors été qualifié de «transparent» par la mission d’observation de l’Union européenne, qui avait toutefois appelé à ce que les candidats aient «pleinement les mêmes chances» de faire campagne, une allusion apparente à Nabil Karoui.
La cour d’appel de Tunis avait rejeté, le 30 septembre, une nouvelle demande de libération de Nabil Karoui.
Placé en détention préventive le 23 août, l’homme d’affaires est poursuivi, depuis 2017, pour blanchiment d’argent et évasion fiscale. La date de son arrestation, 10 jours avant le début de la campagne, avait suscité des interrogations quant à une instrumentalisation de la justice et renforcé in fine le climat de défiance d’une partie de la population à l’égard des institutions. De son côté, l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE), chargée d’organiser les élections, avait évoqué l’hypothèse d’une invalidation des résultats par le tribunal administratif au regard de l’inégalité des chances entre les candidats.
A défaut de pouvoir mener lui-même sa campagne sur le terrain, le candidat s’était jusqu’alors appuyé sur son équipe de campagne, au sein de laquelle figure son épouse, Salma Smaoui.