L’état-major turc a annoncé, le mercredi 9 octobre, avoir entamé la phase terrestre de l’opération militaire contre la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG) qui avait débuté plus tôt dans la journée, dans le nord-est de la Syrie.
Des bataillons d’infanterie de l’armée turque ont traversé la frontière syrienne dans le cadre de la phase terrestre de l’opération Source de paix dont le lancement a été annoncé par Recep Tayyip Erdogan.
«Notre héroïque armée turque et l’armée nationale syrienne [l’armée syrienne libre (ASL), ndlr] ont lancé une opération terrestre à l’est de l’Euphrate dans le cadre de l’opération Source de paix», a indiqué l’état-major turc sur son compte Twitter.
Le quotidien Yeni Safak écrit que les unités de l’armée turque sont entrées sur le territoire de la Syrie par trois points.
Précédemment un correspondant de Sputnik sur place a signalé que l’aviation et l’artillerie turques avaient pilonné la ville syrienne de Ras Al-Ayn, située dans le nord de la Syrie à la frontière avec la Turquie, et des localités voisines.
Opération Source de paix
Le mercredi 9 octobre, Recep Tayyip Erdogan a annoncé que son pays lançait une nouvelle opération militaire, baptisée Source de paix, contre la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG) dans le but «d’éliminer le corridor terroriste à la frontière sud, d’établir la paix et la sérénité dans la région».
Par la suite, l’UE a appelé la Turquie à arrêter «les actions militaires unilatérales qui ébranlent la stabilité de la région, renforcent les souffrances des civils et risquent de provoquer de nouvelles vagues de réfugiés».
À son tour, Donald Trump a prétendu que les États-Unis n’approuvaient pas l’opération en Syrie. D’après le Président américain, il s’agit d’une «mauvaise idée».
Le Conseil de sécurité de l’Onu se réunira à huis clos le 10 octobre, pour débattre de la situation en Syrie.
La Syrie se dit prête à «contrecarrer l’agression turque
Avant qu’Ankara ne lance son offensive contre une milice kurde en Syrie, Damas avait déclaré être prêt à la contrecarrer.
«La Syrie réitère sa détermination […] à contrecarrer l’agression turque, et ce par tous les moyens légitimes», souligne ainsi une source du ministère des Affaires étrangères dans un communiqué citée par l’agence de presse syrienne Sana.
Dénonçant les «ambitions expansionnistes turques», le communiqué de la diplomatie syrienne condamne encore «les renforts militaires à la frontière».
Le texte souligne par ailleurs que les autorités syriennes font porter la responsabilité de ce qui est train de se passer à «certaines organisations kurdes», rappelant qu’elles les avaient averties de ne pas devenir «des outils au service de la politique américaine contre leur patrie».
Toutefois, Damas se dit «disposé à accueillir dans son giron ses enfants égarés, s’ils retrouvent la raison».
Les Kurdes ont instauré une autonomie de facto dans le nord du pays, à la faveur du conflit déclenché en 2011. Mais le retrait annoncé de leur allié américain les placent dans une situation délicate, entre la Turquie, qui considère les YPG, fer de lance des Forces démocratiques syriennes (FDS), comme une organisation terroriste, et leur pays hôte, la Syrie, duquel ils entendaient faire sécession.
Sources: Sputnik + RT