Donald Trump s’est «fait avoir» à plusieurs reprises par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à coups de «désinformation», a estimé l’ancien secrétaire d’État américain Rex Tillerson, dans une nouvelle critique publique du président des Etats-Unis qui l’a limogé sans ménagement en 2018.
L’ex-chef de la diplomatie américaine, qui s’est régulièrement trouvé en porte-à-faux avec le milliardaire républicain lorsqu’il était au gouvernement, a depuis dressé par petites touches le portrait d’un président «indiscipliné, qui n’aime pas lire» et qui a une certaine propension à vouloir «enfreindre la loi» pour mener à bien sa politique.
Voilà qu’il ajoute une facette, celle d’un dirigeant un peu naïf face au chef du gouvernement israélien, lui-même présenté comme un politique «extraordinairement doué» bien qu’«un peu machiavélique».
«Quand on parle avec Bibi», le surnom de Benjamin Netanyahu, «il est toujours sain d’avoir une bonne dose de scepticisme sur ce qu’il affirme», a expliqué Rex Tillerson lors d’un débat, le mardi 17 septembre à Harvard, dont la teneur est rapportée dans un article du journal de l’université.
Selon lui, le gouvernement israélien n’hésite pas à abreuver Washington de «désinformation» pour plaider sa cause.
«Ils ont fait cela avec le président à quelques reprises, pour le convaincre en mode »Nous sommes les gentils et ce sont eux les méchants ». Nous avons ensuite dû expliquer cela au président pour qu’il comprenne, »vous vous êtes fait avoir »», a raconté l’ancien ministre. «Cela me dérange qu’un allié qui est si proche et important pour nous se comporte de la sorte», a-t-il ajouté.
Rex Tillerson a aussi déploré une fois de plus avoir été tenu à l’écart du dossier israélo-palestinien, confié par Donald Trump à son gendre et conseiller Jared Kushner. Depuis qu’il a évincé l’ex-PDG du géant pétrolier ExxonMobil en mars 2018, le locataire de la Maison-Blanche ne s’est pas montré plus tendre à son égard.
«Rex Tillerson, un homme bête comme ses pieds», «totalement mal préparé et pas assez intelligent pour être secrétaire d’État», avait-il dit dans un tweet en réponse à ses critiques. «Il était flemmard comme tout» et «n’avait pas les capacités mentales nécessaires», «j’aurais dû m’en séparer plus tôt», a-t-il aussi écrit dans un autre message.
Source: Avec AFP