Projet et contre-projet de résolution sur la province d’Idleb, les désaccords persistent dans l’instance onusienne entre les occidentaux et leurs alliés arabes d’un côté et la Russie et la Chine de l’autre.
Pour les premiers, c’est un cessez-le-feu complet qui est exigé pour cette province occupée par la coalition de milices jihadistes takfiristes Hayat Tahrir al-Cham. Et la raison avancée serait « purement humanitaire ».
« Responsables du dossier humanitaire pour la Syrie au Conseil de sécurité, nous appelons tous les Etats membres à voter en faveur de notre résolution », ont déclaré les ambassadeurs de ces trois pays avant le début d’une réunion du Conseil sur la Syrie.
Pour les seconds, tout en réclamant un cessez-le-feu immédiat dans la province d’Idleb pour éviter une détérioration supplémentaire de la situation humanitaire, des exceptions sont exigées pour « les opérations antiterroristes ».
Le texte russo-chinois spécifie que « la cessation des hostilités ne s’applique pas aux opérations militaires contre des individus, des groupes ou des entités associés avec des groupes terroristes ».
Les deux mentions devraient être rejetés de part et d’autre. Pour les Russes et les Chinois, la demande de la Belgique, du Koweït et de l’Allemagne pourrait très bien faire perdurer le conflit en Syrie davantage. Les puissances occidentales sont accusées de vouloir garder cette province en dehors du pouvoir de Damas pour exercer des pressions sur le gouvernement syrien. Pour les occidentaux, la mention russe ouvre la voie à de multiples interprétations.
Les deux textes devraient être mis successivement au vote en fin de matinée de ce jeudi.
L’armée syrienne, de concert avec les avions de combat russes a lancé le mois d’avril dernier une offensive pour libérer cette province du nord-ouest syrien, limitrophe de la Turquie et ses environs. Le mois d’août dernier, elle a libéré des zones cruciales dans le nord de la province de Hama, et le sud de la province d’Idleb, dont la ville de Khan Cheïkhoune, située au coeur de l’autoroute internationale Damas-Alep.