Le triangle pro-iranien au Moyen-Orient, composé de l’axe irako-syrien, du Liban et du Yémen, est une menace pour Israël et les États-Unis, déclare un expert israélien du Jerusalem Post.
Il s’agit clairement d’un aveu d’impuissance de la part d’un régime israélien qui dit se battre contre l’axe de la Résistance sur quatre fronts : Syrie, Gaza, Irak, Liban.
« L’influence de l’Iran au Moyen-Orient est essentiellement perçue comme un “pont terrestre” ou une voie maritime qui relie l’Irak à la Syrie et au Liban. L’Iran dispose d’un réseau de groupes protégés et la plupart des forces pro-iraniennes de la région sont solidaires de Téhéran. Mais l’influence réelle de l’Iran n’est pas due seulement à ces groupes… »
Seth J. Frantzman, expert israélien des questions internationales, a également écrit dans le journal The Hill :
« Au cours de la dernière semaine d’août, les tensions entre l’Iran et Israël se sont intensifiées à la suite d’une frappe aérienne israélienne contre le Hezbollah… L’Iran a armé ses alliés en Syrie et au Liban en leur fournissant des missiles à guidage de précision et des “drones tueurs”. Dans le même temps, les groupes pro-iraniens, du Yémen à l’Irak, menacent les États-Unis et Israël. Enfin, un pétrolier iranien en Méditerranée a apporté du pétrole à la Syrie. »
L’auteur ajoute que l’Iran possède un réseau d’alliés, « principalement des groupes chiites », et pour lui, l’influence iranienne s’est accrue en Syrie depuis le renversement de Daech et il cite pour cela les avancées et acquis militaires de l’axe de la Résistance dans des régions à la frontière syro-irakienne, comme Abu Kamal.
« L’influence réelle de l’Iran ne provient pas seulement de cette mosaïque de groupes. Un tiers de la puissance du Yémen, où les Houthis combattent depuis 2015 contre une alliance dirigée par l’Arabie saoudite, est de son fait. Les Yéménites sont dotés des missiles balistiques, des drones et de la défense aérienne. Ils ont même abattu deux drones américains », souligne cet expert israélien.
Et d’ajouter : « Ensemble, les Houthis, le Hezbollah et les forces alliées de l’Iran en Irak et en Syrie forment un triangle de pouvoir capable de faire reculer les États-Unis et d’assiéger Israël ».
L’auteur reconnaît la remarquable organisation de l’axe de la Résistance, avec une dimension politique et une dimension militaire.
L’auteur rappelle aussi qu’Israël a accusé le Hezbollah d’essayer d’acquérir 130 000 missiles dotés d’une technologie de guidage de précision iranienne.
« Les forces de défense israéliennes ont récemment publié des informations sur une installation du Hezbollah située dans la vallée de la Bekaa, qui fabrique et optimise des missiles à guidage de précision. L’installation a été créée il y a quelques années par l’Iran », affirme hâtivement M. Frantzman. Ces accusation ont été démenti à plusieurs reprises par le secrétaire général du Hezbollah libanais, Sayed Hassan Nasrallah.
Dans un lamentable aveu d’impuissance, l’auteur a déclaré : « Le défi pour Israël face à cette menace est que l’Iran et ses alliés se présentent comme une sorte de pieuvre, avec tellement d’éléments et de menaces si différents qu’on ne peut frapper que les cibles les plus prioritaires, en coupant les tentacules les plus dangereuses. »
« Les États-Unis ont défendu Israël contre l’Iran, le 25 août, après les récentes frappes aériennes [en Syrie, NDLR]. Mais Washington hésite à s’engager dans une guerre avec l’Iran ou de risquer un conflit avec ses alliés en Irak ou en Syrie », reconnaît Frantzmann.
« Des groupes chiites soutenus par l’Iran en Irak ont blâmé les États-Unis pour les frappes aériennes récentes qui ont détruit un de leurs dépôts de munitions, attaques que Washington a dit ne pas avoir lancées », rappelle le rédacteur de l’article en date du 10 septembre 2019, paru dans le journal The Hill.
Il reconnaît par là aussi qu’il y a en ce moment un véritable ressentiment des Irakiens envers les Américains : « Cela fait partie d’une campagne croissante de tentatives d’intimidation contre les États-Unis en Irak, ce qui inclut la suspension d’al-Hurra, une chaîne de télévision qui relayait la propagande des Américains. »
« La puissance iranienne au Moyen-Orient est multiple et elle s’étend du Yémen au golfe d’Oman en passant par l’Irak, la Syrie et le Liban. L’Iran se heurte néanmoins à certains obstacles l’empêchant de consolider son pouvoir. Sa tentative d’envoyer un pétrolier en Syrie en juillet a été brièvement stoppée par le Royaume-Uni à Gibraltar. Mais les conditions ont changé depuis la libération du navire qui a d’ailleurs été visé par les sanctions du Trésor américain et les dernières images satellite ont montré le navire au large de la côte syrienne », a affirmé l’expert israélien.
« La position des États-Unis et de leurs alliés s’est affaiblie dans la région, compte tenu du renforcement du front commun russo-iranien en Syrie et des efforts croissants déployés par l’Iran et la Turquie pour coopérer en matière de commerce. Pour surmonter le triangle de la puissance iranienne, il faut que les États-Unis, Israël et les autres pays qui considèrent l’Iran comme une menace pour eux-mêmes adoptent une approche à long terme », conclut enfin Seth J. Frantzman. Ce dernier est le directeur exécutif du Centre d’information et d’analyse du Moyen-Orient et ex-professeur adjoint d’études américaines à l’Université de Qods, qui couvre aussi le Moyen-Orient pour le Jerusalem Post.
Source: Avec PressTV