L’Arabie saoudite a parlé d’une « menace sur la sécurité » du royaume en dénonçant pour la première fois le conflit dans le Yémen du sud entre l’armée qu’elle soutient et les séparatistes pro-émiratis, a annoncé jeudi l’agence de presse officielle SPA.
« L’Arabie saoudite assure que toute tentative de déstabilisation du Yémen constitue une menace sur la sécurité et la stabilité du royaume et de la région et qu’elle n’hésitera pas à y faire face avec fermeté », selon SPA.
Depuis quatre ans, Ryad intervient militairement au Yémen avec ses alliés, Abou Dhabi en tête, sous prétexte de contrer les forces yéménites (armée + Ansarullah).
Mais en août, un nouveau front s’est ouvert à Aden (sud) au sein des forces de la coalition entre l’armée appuyé par Ryad et les séparatistes du Conseil de transition du sud (STC), soutenus par les Emirats arabes unis.
Jusqu’ici, le royaume s’était contenté d’inviter les belligérants au dialogue. Jeudi, il a exprimé son refus « de changer la réalité au Yémen par la force », insistant sur « l’absence de toute solution alternative au gouvernement légitime ».
L’Arabie saoudite a dit regretter ce « déclenchement de la division entre les frères au Yémen » et a appelé à « un engagement total, immédiat et inconditionnel » pour l’arrêt des combats, selon SPA.
Ryad estime que cette « division » profite aux forces yéménites.
Le royaume a dit regretter « l’absence de réponse » à son invitation au dialogue. Au début des violences entre séparatistes et gouvernement, Ryad avait proposé un dialogue entre les deux camps dans la ville saoudienne de Jeddah.
Le STC s’y est dit favorable mais le gouvernement démissionnaire pro-saoudien a refusé mercredi de discuter avec ceux qu’il qualifie de « pions » des Emirats arabes unis, exigeant des pourparlers directs avec Abou Dhabi.
Jeudi à Aden, aux mains des séparatistes, des milliers d’habitants leur ont exprimé leur soutien, brandissant des posters des leaders du STC mais aussi des Emirats et de l’Arabie saoudite.
Le conflit entre le gouvernement et les séparatistes a aggravé la crise humanitaire au Yémen, considérée comme la plus grave au monde selon l’ONU.
Source: Avec AFP