Alors que la Grande-Bretagne vit un quasi coup d’État anti-Parlement, Sa Majesté, commandant en chef des forces armées a décidé d’envoyer ses drones « escorter » les pétroliers britanniques dans le golfe Persique. Interrogé sur cette mesure qui intervient au plus fort des tensions au Moyen-Orient, le Ministre iranien des A.E. qui se trouvait à Moscou l’a jugée lundi « provocatrice » et « n’aidant surtout pas à la stabilité dans le golfe Persique ». Pour les observateurs, la décision intervient à un moment fort délicat : les drones israéliens ont pris le risque de viser à l’instigation des États-Unis, les sites de la Résistance aussi bien au sud de Beyrouth qu’en Irak. Il se pourrait qu’un tel scénario se reproduise dans le détroit d’Hormuz ou encore dans le golfe Persique, impliquant cette fois les drones britanniques.
L’information est rapportée par Sky News qui dit que les drones britanniques pourraient être déployés dans le golfe Persique. La Royale Air Force (RAF) dispose d’ores et déjà des drones Reaper qui survolent l’Irak et la Syrie depuis le Koweït voisin,et ce seraient ces mêmes appareils qui pourraient être réorganisés si la décision était prise, ajoute Sky News.
Toujours selon l’information, « des drones de type Reaper contribuent à la surveillance aérienne », car « les navires de guerre britanniques continuent d’escorter des pétroliers battant le pavillon britannique dans le détroit d’Hormuz ».
La chaîne ajoute : « Les États-Unis ont, quant à eux, des avions de surveillance opérant au-dessus du golfe Persique tandis que l’Australie envoie un avion de patrouille maritime P8″.
Interrogé sur le sujet par les journalistes lors d’un point de presse conjoint avec son homologue russe, Serguei Lavrov, le ministre iranien des A.E., Mohamad Javad Zarif a affirmé que la perspective d’un déploiement des drones britanniques dans la région est loin de servir la paix : » cela n’aidera sans doute pas à sécuriser la région si la présence militaire étrangère y est renforcée, a affirmé Zarif.
En juin dernier, la DCA iranienne a puissamment abattu un drone Global Hawk américain qui s’était infiltré dans l’espace aérien du sud du pays, coup qui a failli déclencher une grande escalade USA/Iran. Le drone américain avait décollé d’une base américaine aux Émirats arabes unis et son trajet avait été minutieusement suivi par les radars iraniens. Les Reaper britanniques déployés au Koweït connaîtront le même sort, s’ils s’aventurent dans le ciel iranien, a souligné Hadi Mohamadi, l’analyste des questions internationales, joint par PressTV en renvoyant aux propos tenus par un haut officier britannique sur ce sujet. Lundi, 2 septembre, un haut officier de la marine britannique dans la région, Dean Bassett, avait déclaré à Sky News que la situation était toujours tendue dans le détroit d’Hormuz : « La menace directe qui pèse sur ces navires marchands britanniques demeure. Nous n’avons encore rien vu qui suggère que l’Iran va respecter ses obligations internationales. », a-t-il prétendu laissant entendre que l’initiative britannique s’inscrit dans le sens d’une logique de confrontation.
« Alors que nous appelons l’Iran à respecter ses obligations internationales, la Royal Navy – mon équipage, les militaires et les navires sous mon commandement – est tout à fait en mesure de protéger et de défendre les navires marchands britanniques », a-t-il encore prétendu sans exclure le recours à la force militaire face à l’Iran.
Les allégations de ce haut responsable britannique interviennent alors que la Grande-Bretagne avait intercepté et maintenu illégalement pendant 45 jours, le pétrolier iranien Grace 1 – rebaptisé Adrian Darya 1 – au large des eaux de Gibraltar.
« Alors que la Grande-Bretagne adopte une posture guerrière, la soi- disant coalition a réellement du mal à être lancée. Lundi, l’ambassadeur d’Australie en Russie, a affirmé que la participation de l’Australie à la coalition maritime américaine dans le golfe Persique ne signifie pas que le pays souscrit à la position de Washington envers l’Iran. Alors, Londres s’apprête-t-il à en découdre « seul » avec l’Iran dans la mesure où les Etats-Unis de Trump se gardent bien de tremper dans un quelconque conflit en période électotrale? Le cas israélien pourrait faire des émules. Les États-Unis ont poussé Israël à s’impliquer dans une logique guerrière sans qu’il en ait réellement les moyens aussi bien au Liban qu’en Irak et on en voit les résultats. La Grande-Bretagne pourrait connaitre le même sort, a estimé le politologue Mohamadi.
Source: PressTV