L’armée syrienne encercle depuis le jeudi 22 août le poste d’observation de l’armée turque près de la province d’Idleb, dans le nord-ouest de la Syri, alors qu’Ankara a réitéré ne pas vouloir s’en retirer.
Depuis la capitale libanaise, le chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu a affirmé ce vendredi 23 août que les soldats turcs n’abandonneront pas ce poste d’observation.
« Nous ne sommes pas là-bas parce que nous ne pouvons pas en partir, mais parce que nous ne voulons pas en partir », a martelé en conférence de presse le ministre des Affaires étrangères, assurant que les soldats turcs n’étaient pas « isolés ».
Vendredi, l’armée syrienne a annoncé avoir repris ces dernières heures 16 localités dans le nord de la province de Hama, dont celles de Kfar Zita et de Morek où se trouve justement le poste d’observation de l’armée turque. Portant à 23 le nombre de localités récupérées depuis le 5 août par Damas, indique Press TV. Il a conquis une régions connue sous l’appellation du « triangle de la mort », et qui avait été pendant de longues années l’origine de tirs mortels contre les localités et les villages situés dans les régions contrôlées par Damas.
Déployées à 200 mètres de ce dernier, ces forces régulières encerclent don ce poste et « pour les soldats (turcs) il n’y a pas d’issue possible » sauf en passant par des territoires désormais tenus par le pouvoir, rapporte l’OSDH, selon l’AFP.
Frontalière de la province d’Idleb, la Turquie qui soutient des milices syriennes et est intervenue militairement dans le conflit déploie depuis près de deux ans des forces sur 12 postes d’observation dans les provinces d’Idleb et de Hama.
« Oui il y a des affrontements dans la région d’Idleb. Les forces du régime mènent des activités autour de notre poste d’observation », a reconnu du bout des lèvres M. Cavusoglu, précisant que la question était discutée avec l’Iran et la Russie, deux alliés du régime syrien.
Mais « nos postes d’observation ne sont pas isolés. Personne ne peut isoler nos forces ou nos soldats », a-t-il martelé.
Les développements en Syrie seront au cœur d’un sommet le 16 septembre à Ankara entre les présidents de Russie, d’Iran et de Turquie, trois pays qui jouent un rôle de premier plan dans le conflit.
Toujours ce vendredi, et d’après le Kremlin, Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan ont eu un entretien téléphonique au courts duquel il se sont entendus pour « intensifier leurs efforts communs avec l’objectif de liquider la menace terroriste ».
Pour sa part, la présidence turque a fait savoir que lors de la conversation avec M. Poutine, M. Erdogan a affirmé que « les violations par le régime du cessez-le-feu à Idleb et ses attaques ont ouvert la voie à une grave crise humanitaire », et qui « ces attaques nuisent aux efforts de résolution (du conflit) en Syrie et constituent une sérieuse menace contre la sécurité nationale de notre pays ».
Damas a lancé depuis le mois d’avril dernier la bataille de libération de la province d’Idleb et des zones voisines qui sont dominées par les jihadistes takfiristes de Hayat Tahrir al-Cham (HTC, ex-branche syrienne d’Al-Qaïda) et abritent aussi des groupes rebelles soutenues par Ankara.
(Ci-dessous les images vidéos du poste d’observation turque à Morek, encerclé par l’armée syrienne)
Source: Avec AFP