En tournée en Scandinavie, le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif, a insisté sur le fait que l’Iran a investi et investira tous ses efforts pour assurer la sécurité du golfe Persique et que les États-Unis ne pourront pas semer l’insécurité dans cette région ultra-stratégique.
« L’Iran contrôle la moitié de la superficie du détroit d’Hormuz », a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères, ajoutant qu’il est impossible d’assurer la sécurité de la voie de navigation maritime sans la participation de la République islamique.
Ces déclarations de Zarif interviennent au moment où les fortes tensions entre l’Iran et les États-Unis ont fait craindre un embrasement.
Les États-Unis ont annoncé leur intention de former une coalition pour protéger les navires dans le détroit d’Hormuz, à la suite d’une série d’attaques suspectes perpétrées contre des pétroliers dans le détroit d’Hormuz et dans la mer d’Oman.
Washington a accusé l’Iran d’y être impliqué, des allégations que Téhéran a fermement rejetées. Téhéran a averti que de tels actes de sabotage pourraient faire partie d’un scénario malveillant contre l’Iran dans un contexte de tensions régionales croissantes.
Les États-Unis ont appelé leurs alliés à rejoindre leur coalition maritime, une demande déclinée par plusieurs pays, dont l’Allemagne, le Japon et l’Espagne, de crainte qu’une telle mission ne vienne aggraver inutilement les tensions avec l’Iran.
« Si quelqu’un veut rétablir la sécurité dans le golfe Persique, il doit la rechercher pour tous [les pays riverains] », a déclaré Zarif, soulignant la volonté de la République islamique d’interagir avec « tous ceux qui sont désireux d’agir collectivement pour assurer la sécurité régionale ».
Le chef de la diplomatie iranienne a fait remarquer que Téhéran avait prouvé qu’il ne désire pas susciter des tensions, citant les négociations bilatérales et multilatérales menées par Téhéran avec l’ancien gouvernement américain, qui ont abouti à la conclusion de l’accord multilatéral de 2015 sur le nucléaire entre Téhéran et les grandes puissances mondiales (PGAC).
Ce sont les États-Unis qui sont du mauvais côté, pas l’Iran !
« Mais les États-Unis ont choisi de sortir de l’accord et ont adopté une politique de pression maximale et de guerre économique contre l’Iran », a déploré le ministre iranien des Affaires étrangères, se référant aux désengagements successifs de l’administration américaine. « Ce sont eux qui ont déclenché une guerre contre nous. Nous n’avons pris aucune mesure contre eux », a-t-il insisté.
Pendant ce temps, Zarif a expliqué comment les autorités américaines avaient pensé que l’Iran « se désengagerait » en quelques jours grâce à cette approche.
Et pourtant l’Iran sait résister à la pression exercée à son encontre et cela quelque soit l’agresseur, y compris Genghis Khan et l’ancien dictateur irakien Saddam Hussein. « Nous sommes là depuis 7 000 ans », a déclaré Zarif.
« Le navire iranien ne cherchait pas à violer les lois de l’UE »
Ceux qui ont choisi d’agir contre la République islamique ont maintenant entrepris de « menacer notre sécurité maritime », a déclaré M. Zarif, en allusion à la saisie par la Grande-Bretagne et les autorités de Gibraltar d’un supertanker iranien Adrian Darya 1, précédemment nommé Grace 1, dans les eaux internationales près de Gibraltar, au début du mois dernier.
Le pétrolier iranien a été saisi au motif selon lequel il a violé les sanctions unilatérales imposées par l’Union européenne à la Syrie en transportant du pétrole vers ce pays arabe.
« Pourtant, les lois de l’UE ne peuvent pas être, nous le savons bien, appliquées de manière extraterritoriale », a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères, ajoutant : « Tout le monde doit s’engager en faveur du droit international. Si les pays ne le respectent pas, le chaos s’ensuivra. »
La cause de l’insécurité est la présence américaine dans le golfe Persique
Plus tard jeudi, Zarif a pris part à une conférence de presse aux côtés de son homologue norvégienne, Ine Marie Eriksen Soreide, dans la capitale Oslo, pointant du doigt la présence de forces étrangères dans le golfe Persique comme source de l’insécurité.
Alors qu’on lui demandait si la Norvège rejoindrait la coalition militaire proposée par les États-Unis dans le golfe Persique, Zarif a répondu : « Les États-Unis sont la cause de l’insécurité dans le golfe Persique. La région est déjà encombrée [de forces militaires étrangères] et nous ne devons pas permettre que le risque d’accident augmente dans cette région », a déclaré le plus haut diplomate iranien.
Il a qualifié l’Iran de « pivot le plus important de la sécurité de la navigation maritime dans la région », avant d’indiquer qu’une escalade militaire ne pourrait pas apporter la sécurité dans la région.
La République islamique respecte la liberté de la navigation maritime et cela fait partie de ses politiques de principe, a déclaré Zarif, exhortant tous les autres pays à se comporter de la même manière.
Il a déclaré que le respect du principe du multilatéralisme est « l’une des plus grandes préoccupations de l’Iran ».
Zarif a finalement annoncé qu’il se rendrait à Paris à la demande du président Hassan Rohani, afin de discuter avec les autorités françaises au sujet des propositions présentées par le président français Emmanuel Macron et visant à préserver l’accord nucléaire et à « parvenir à un terrain d’entente ».
Source: PressTV