Tactique amphibie du régime israélien l’aidera-t-il à endiguer l’Iran? Sur fond des spéculations au sujet du ralliement du régime d’Israël à la coalition militaire proposée par les États-Unis dans le golfe Persique, Rahman Ghahremanpour, un expert iranien suggère deux raisons qui pourraient pousser Israël à le faire.
« Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu est en pleine campagne pour des élections qui auront lieu au mois de septembre dans les territoires palestiniens occupés. Il n’a toujours pas réussi à former son gouvernement, la campagne électorale est donc rude entre la gauche et la droite et il cherche des sujets à faire de la surenchère et à attirer des voix. La perspective d’une force navale israélienne qui irait droit au front, quitte à affronter l’Iran sur son terrain a évidemment de quoi flatter l’orgueil du colon israélien lambda, bien qu’il y ait là-dedans une grosse part d’affabulation ».
Pour l’expert, les différends au sein du Likoud ont compliqué les conditions pour Netanyahu qui n’a cessé de perpétuer son règne en surfant sur la vague de la panique des israéliens à l’idée de se trouver face à une offensive d’envergure avec l’Iran et l’axe de la Résistance.
En l’absence d’un bilan défendable, la rhétorique « sécuritaire » est pour ainsi dire, le seul argument auquel l’intéressé pourrait s’accrocher pour effacer les lacunes très graves de son bilan. Les 10 premiers jours du mois d’août ont été catastrophiques pour l’armée israélienne, la Cisjordanie ayant lancé sa première opération commando contre Israël ( Gush Etzion), laquelle a coûté la vie à un soldat sioniste, et ce, en pleins territoires occupés.
A ceci s’ajoutent les trois opérations palestiniennes en provenance du sud de la bande de Gaza (Khan Younès) visant là aussi les militaires israéliens. Et bien les colons en tiendront compte en allant glisser leur bulletin de vote et Netanyahu devra à tout prix masquer l’incapacité de son armée à faire face à la Résistance palestinienne »
Mais il existe, une autre raison qui explique le coup de bluff israélien et qui semble inquiéter davantage le régime de Tel-Aviv :
« Toute la stratégie israélienne a consisté ces dernières années à tenter de se rapprocher des régimes arabes du golfe Persique. Or dans la foulée du tournant balistique pro-Ansarallah qu’a connu la guerre au Yémen, tournant suivi des événements récents au golfe Persique, Tel-Aviv sent le vent tourner : il est préoccupé par la propension des Émirats et de l’Arabie saoudite à opter pour une désescalade dans leurs liens avec Téhéran. La récente visite d’une délégation militaire émiratie à Téhéran a tiré les sonnettes d’alarme. Une baisse des tensions dans la région mettra fin à l’iranophobie ambiante, cet excellent fond de commerce qui a si largement profité à Israël, faisant passer l’Iran, en lieu et place de l’entité sioniste, pour l’ennemi juré des Arabes. D’où l’annonce de la participation d’Israël dans la coalition de guerre dans le golfe Persique. Tel-Aviv cherche à envoyer un message implicite à Riyad et à Abou Dhabi, les appelant à ne pas « baisser les bras », et à ne pas se soustraire à [la confrontation] avec l’Iran », fait noter l’expert qui ajoute :
« Pour ce qui est de la sécurité dans le golfe Persique, Israël ne s’en préoccupe guère. Sa stratégie « sécuritaire » se borne à éliminer les menaces sur ses frontières. Israël est une entité géographiquement cernée qui n’a jamais eu d’influence dans le golfe Persique ni ailleurs. À vrai dire, Israël n’est pas en mesure d’avoir une présence sécuritaire et militaire au-delà de ses frontières et il tente de poursuivre ses propres objectifs en faisant partie de la dite coalition. À cet égard, Tel-Aviv est incapable d’assumer une réelle présence pour rejoindre la coalition dans le golfe Persique », souligne M. Ghahremanpour.
Et l’expert de conclure : » Les annonces des sionistes laissant croire qu’ils sont prêts à rejoindre la coalition maritime américaine contre l’Iran semblent constituer davantage une tactique visant d’un côté à encourager les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite à poursuivre leurs politiques hostiles à l’égard de l’Iran et de l’autre, à influencer l’opinion publique interne qui juge très sévèrement les 12 ans de Netanyahu en Israël », conclut l’expert iranien des questions internationales.
Source: Press TV