Toute la journée de vendredi 9 août, les Américains ont tenté, à renfort de leur médias, de donner l’impression d’une certaine « avancée » dans leurs efforts censés mettre en place leur « coalition de sécurité maritime ». Même les alliés anglo-saxones des États-Unis rechignent à y adhérer. L’Australie est hésitante, le Japon aurait choisi le détroit de Bab el-Mandeb pour ses opérations, le Canada refuse toujours de s’y aventurer. Quant à la Grande-Bretagne, si on en croit Financial Times, les sociétés sécuritaires britanniques évitent désormais de recruter des « gardes britanniques » par crainte d’avoir à faire face à des représailles iraniennes. Un constat s’impose: les États-Unis ont du mal à déclencher une nouvelle guerre aux frais des amis et n’osent pas non plus s’y aventurer eux-mêmes. Les bombages de torse US n’ayant pas fait grand chose, l’angoisse s’empare de plus en plus du camp américain.
Le 7 août, l’United States Maritime Administration ou MARAD a publié un message pour mettre en garde les navires devant transiter par le détroit d’Hormuz contre de possibles interférences concernant les signaux GPS ainsi que contre le risque d’usurpation des communications de pont à pont. La MARAD accuse des « entités inconnues » qui auraient cherché à se faire passer pour des « navires de guerre américains ou de la coalition ». L’Iran n’a pas réagi à cette information qui demande évidemment à être confirmée, n’empêche qu’elle prouve dans quel état d’angoisse se trouvent les USA et Cie.
En effet, la semaine qui s’achève a été riche en mauvaises surprises pour les navires US, l’Iran ayant aussi annoncé avoir armé ses drones Ababil-3 de bombe intelligente. Or, Ababil (Hirondelle en persan) est cet appareil iranien qui a à son actif des milliers de clichés de navires US tournés et transmis depuis le golfe Persique aux centres militaires iraniens ou encore des frappes assassines lancées contre les terroristes en Syrie.
Ces derniers jours, le ministère iraniens de la Défense a dévoilé une nouvelle génération de bombes air-air dont l’une, Qaem, vient d’être livrée aux forces terrestres du CGRI. Qaem a déjà fait son baptême de feu dans des opérations anti-terroristes dans le nord de l’Irak et il était temps qu’il soit monté à bord d’Ababil-3.
Ababil-3 ne ressemble à aucun autre drone de sa gamme: doté d’un corps cylindrique, il a des ailes montées sur le dessus, tandis qu’à l’extrémité du corps se trouve une double flèche en forme de H. L’envergure d’Ababil-3 est d’environ 7 mètres, contre 3 mètres pour Ababil-2. Il est propulsé par une simple hélice propulsive qui optimise son décrochage, sa stabilité et sa maniabilité. C’est une refonte complète avec une cellule améliorée utilisée uniquement à des fins de surveillance: il embarque un meilleur équipement et peut rester en l’air plus longtemps.
Ababil-3 est plus largement exporté qu’Ababil-2 et on sait qu’il est entré en production depuis 2008, avec des pièces spécifiques fabriquées en 2006. La vitesse maximale d’Ababil-3 est de 200 km / h (120 mi / h), sa portée est de 100 km (aller-retour) et son plafond de service est de 5 000 m. Il a une endurance de 4 heures. En 2014, l’Iran a annoncé qu’il avait développé des capacités de vision nocturne pour Ababil-3. Les variantes précédentes d’Ababil étaient les plus efficaces pendant le jour.
Ces dernières années, l’« Hirondelle » iranien a surpris les forces américaines dans le golfe Persique en photographiant le porte-avions USS Ronald Reagan, et en en diffusant les images: ce fut l’un des développements militaires les plus importants au monde. Cet été 2019 a vu Ababil-3 briller à nouveau: le porte-avions USS Dwight D. Eisenhower de la classe Nimitz a été encore photographié dans le détroit d’Hormuz et le golfe Persique, et la diffusion de ses images a provoqué un nouveau choc au sein du CENTCOM. Pour toute réaction, les États-Unis ont accusé l’Iran d’avoir publié des images d’archives, ce qui a été loin de s’avérer convaincantes tant les images ont été précises.
Et dire qu’Ababil-3 portera désormais des bombes intelligentes qui pourraient être larguées sur les bâtiments de guerre US, si d’aventure une guerre venait à éclater entre les USA et l’Iran. En effet, les radars des navires US ont du mal à identifier et à intercepter les appareils iraniens et ce fait a été prouvé au cours de ces dernières semaines dans le golfe Persique. Certaines sources américaines expliquent cette incapacité par des capacités insoupçonnées de l’Iran en termes de cyberguerre. Ces capacités ne sont pas destinées comme le prétend MARAD à l’endroit des pétroliers mais bel et bien à l’adresse des navires de guerre ennemi. Les trois bombes intelligentes téléguidées que le ministre iranien de la Défense, le général de brigade Amir Hatami, a inauguré voici quatre jours à savoir « Yassin », « Balaban » et « Qaem » devraient ainsi donner du grain à moudre aux Américains.
Surtout que « Qaem », équipée qu’il est d’une variété de système de guidage thermique et cylindrique, a une meilleure précision de demi-pointage. C’est une bombe qui a une marge d’erreur de 50 cms et qui pourrait être larguée d’une altitude de 4 000 à 10 000 pieds. Vu que les radars US tendent à rater souvent leur cible, il se peut qu’Ababil-3 arrive à les surprendre. Mais Ababil-3 n’est pas le seul à s’équiper de nouvelles bombes intelligentes iraniennes, il y a aussi les drones Shahed 129, Hamaseh, Mohajer-6 qui sont fabriqués en chaîne en Iran. Combinés aux bombes intelligentes, le golfe Persique sera un enfer grandeur nature pour les navires ennemis, si bien sur la coalition de guerre US commette le moindre faux pas.
Source: PressTV