Le Chef de l’Armée de l’air de la République Islamique d’Iran, le Brigadier-Général Aziz Nassirzadeh a fait une révélation surprenante sur la guerre du Golfe de 1991 lors d’une cérémonie de clôture de l’exposition de l’université de technologie Malek Ashtar relevant des forces aériennes iraniennes.
Après avoir affirmé la volonté de son pays de se doter d’armes intelligentes et de drones de combat afin d’accroître le potentiel de défense de la République Islamique face à ses nombreux ennemis, le Brigadier-Général Nassirzadeh a rappelé que durant la guerre du Golfe de janvier 1991, la formidable coalition internationale menée par les Etats-Unis contre l’Irak n’avait pas la suprématie aérienne.
Il a souligné que pendant que tout le monde parlait d’une domination dans le ciel irakien par les forces US, 200 avions de combat irakiens volaient et atterrissaient d’un point à l’autre avant d’affirmer que si l’Irak avait une vingtaine de pilotes idéologiquement motivés, ils auraient pu porter un coup dur à la coalition menée par Washington.
Cette révélation confirme un certain nombre d’informations circulant depuis cette guerre, l’une des premières à user et abuser de la guerre d’information et de la désinformation, concernant l’échec total du concept tant vantée de “la guerre aérienne” selon lequel une guerre pouvait être gagnée en usant exclusivement de l’aviation.
Les propos du Général iranien corroborent également des rapports de l’époque ayant fait état de l’extrême difficulté à intercepter les vols d’avions de combat irakiens et leur étonnante capacité à échapper aux avions de la coalition, voire à leur jouer de drôles de tours comme ce fut le cas lors de brèves confrontation entre des Mig-25 irakiens et des F-15 US.
Il est à rappeler que la coalition internationale menée par Washington lors de la guerre du Golfe avait lancé une campagne aérienne de plus de trois semaines, décrite comme l’une des opérations les plus réussies de l’histoire. Dans les faits, la campagne aérienne eut de très faibles résultats à l’intérieur de l’Irak et à la fin de la guerre, les hélicoptères et les avions de combat non transférés vers l’Iran permirent à Bagdad de mater deux rébellions concomitantes, l’une au sud du pays menée par la communauté chiite et l’autre au nord, conduite par les séparatistes kurdes.
Qu’est-ce qui explique le manque de motivation des pilotes irakiens à l’époque? Un aspect important de la guerre du Golfe de 1991 est l’influence et l’impact que la propagande de guerre occidentale avait eu sur le moral des pilotes irakiens. Une bonne partie de ces derniers avaient cru à la supériorité et l’invincibilité des armes US telles que vantées par les médias dominants occidentaux et arabes du Golfe à l’époque. Ce facteur joua un rôle bien plus important que l’absence de promotion aux sans parrain ou la nature du régime autocratique irakien sur la psychologie des pilotes irakiens.
Autre point essentiel, le transfert vers l’Iran avec lequel l’Irak fut en conflit durant presque une décennie d’une bonne partie de la flotte aérienne militaire avant le début des hostilités entama le moral des pilotes. Certains d’entre eux ont néanmoins réussi à voler sous le nez des avions AWACS de la coalition jusqu’à la fin de la guerre et d’autres parvinrent à échapper aux avions de chasse de la coalition après de brefs duels aériens où des dizaines de missiles Air-Air furent tirés par les chasseurs occidentaux.
En réalité, les pilotes irakiens furent intoxiqués et découragés par la propagande de guerre adverse. C’est la raison pour laquelle l’actuel commandant des forces aériennes iraniennes a souligné que si l’Irak disposait d’une vingtaine de pilotes motivés “idéologiquement” ou ayant la foi en la victoire, l’Irak aurait pu infliger de lourdes pertes aux forces aériennes de la coalition.
Il est à noter que l’ensemble du bilan de cette guerre est toujours secret défense et que les seuls bilans disponibles sont des communiqués de propagande ressemblant point par point à la propagande de guerre de l’Allemagne National-Socialiste et l’Union Soviétique des années 40.
Ce que l’on sait par contre est que lorsque des avions de combat irakiens cherchèrent le combat aérien, les avions de la coalition passèrent de très mauvais quart d’heure et certains appareils furent perdus en combat aériens. Des pertes systématiquement attribuées à des tirs de missiles SAM ou à des défaillances techniques.
Source: Strategika51