Dans une interview accordée à la télévision libanaise satellitaire al-Mayadeen Tv, le secrétaire d’état adjoint du Hezbollah cheikh Naïm Qassem a révélé l’existence de rencontres secrètes entre les Emirats arabes unis et l’organisation yéménite Ansarullah d’un côté et l’Iran de l’autre.
Selon lui, les négociations émiraties-yéménites visent surtout à organiser le retrait des EAU de ce pays.
« Le retrait sur le terrain s’accompagne de contacts secrets ou par médiation pour s’entendre sur certaines démarches à suivre », a-t-il ajouté.
Evoquant des divergences profondes entre le gouverneur de Dubaï Mohamad ben Rached Al Maktoum, et le prince héritier d’Abu Dhabi Mohamad ben Zayed sur la guerre contre le Yémen, il indiqué que les deux hommes traversent des moments difficiles sur le plan économique.
« Il y a des milliers d’appartements et de bureaux vides dans les deux émirats et les deux sont amoindris par les sommes astronomiques qu’ils ont dépensées et les pertes humaines vaines au Yémen », a-t-il expliqué.
Selon lui, la guerre au Yémen a créé des difficultés énormes aussi bien pour les Yéménites que pour les EAU et l’Arabie saoudite.
« Le résultat est clair. C’est le peuple yéménite qui gagne la guerre en fin de compte. La terre lui appartient. C’est un peuple qui défend ses droits », a-t-il poursuivi.
Faisant partie avec l’Arabie saoudite d’une coalition arabe qui mène une guerre contre ce pays depuis 2015, Abu Dhabi a décidé de retirer ses forces dont la majeure partie se trouvent dans son sud.
Cheikh Qassem a aussi révélé l’existence de contacts entre les EAU et l’Iran.
« Selon mes informations, il y a un dialogue, des discussions et une communication diplomatique continue entre l’Iran et les EAU et les contacts n’ont jamais été rompus. Même sur le plan des services des renseignements. Mais quelles sont les limites sur lesquelles ils se concertent sur le Yémen, ça je ne le sais pas », a-t-il souligné.
Il a rappelé que l’Iran a plusieurs fois proposé à l’Arabie saoudite d’entamer des discussions pour parvenir à une solution politique au Yémen et partout dans le Golfe, indiquant que c’est toujours Riyad qui a refusé.
Selon lui, l’Arabie saoudite se trompe lorsqu’elle pense qu’en poursuivant la guerre avec le soutien des Etats-Unis elle va changer les équations au Yémen ou en Syrie.
« Lorsqu’elle parviendra à une impasse, les Américains renonceront a elle parce qu’elle est pour eux une vache à allaiter », a-t-il souligné.
Interrogé sur des contacts entre les EAU et le Hezbollah, son numéro deux les a exclus.