Yaron Friedman, analyste et écrivain israélien, estime que la guerre au Yémen concerne Israël, même si elle peut sembler à premier abord hors de sujet.
Dans un article publié par le site web israélien Yediot Aharonot, Yaron Friedman a écrit : « Israël et l’Arabie saoudite, deux des principaux alliés de Washington au Moyen-Orient, ont affaire, chacun, à un allié de l’Iran, le Hezbollah et les Houthis, et les combattre prend beaucoup de temps. Ils ne peuvent pas les détruire d’un seul coup. Cela fait 36 ans qu’Israël est engagé dans une guerre contre le Hezbollah, mais il n’existe aucune perspective pour la fin de cette guerre. Comment l’Arabie saoudite pourrait-elle donc espérer une fin de conflit ? »
Selon l’orientaliste israélien, « si le Yémen se transforme en une base pour l’Iran, ce n’est pas uniquement l’Arabie saoudite qui sera menacée. Il s’agirait une vraie menace pour le pétrole qui passe par Aden et Bab el-Mandeb avant de transiter par la mer Rouge, ce qui pourrait porter atteinte à l’économie mondiale ».
Yaron Friedman a souligné que l’Arabie saoudite avait formé une coalition contre les Houthis, « mais les avions de combat saoudiens et émiratis ne sont pas en mesure de mettre un point final à cette guerre».
Et d’ajouter : « Au Yémen, l’Arabie saoudite s’enlise dans une situation compliquée, car après chaque campagne aérienne, le sol saoudien, surtout les provinces de Najran et de Jizane, est la cible de dizaines de missiles à courte et à longue portée, tirés par les Houthis dont les drones ont la capacité de porter des charges explosives ou de recueillir des données. De plus, le massacre des civils yéménites par l’Arabie saoudite présente les Houthis en tant que victimes de cette guerre aux yeux du monde entier. D’autre part, Israël n’a jamais pu vaincre le Hezbollah. En Syrie, la guerre tourne de plus en plus au profit de la Résistance. En cas d’une nouvelle confrontation avec Israël, le Hezbollah ouvrira un nouveau front au Golan et y déploiera une kyrielle d’équipements militaires. »
Pour l’analyste israélien, « de son côté, Téhéran espère ouvrir une nouvelle voie souterraine via l’Irak et la Syrie et il pourra atteindre plus facilement son objectif en cas de retrait des troupes américaines du nord-est de la Syrie ».
Source: Press TV