L’armée américaine s’apprête à évacuer d’une base militaire en Irak près de 400 employés de Lockheed Martin et Sallyport Global travaillant comme contractuels pour le Pentagone, en raison de “menaces potentielles”, a-t-on appris vendredi de trois sources militaires irakiennes.
Leur départ est imminent, ont précisé ces sources, sans détailler la nature de ces “menaces”.
La base est celle de Balad, à 80 km au nord de Bagdad. Ce vaste complexe militaire a été touché la semaine dernière par trois tirs de mortier, qui n’ont pas été revendiqués.
Deux autres bases irakiennes hébergeant des forces américaines ont été touchées par des roquettes au cours de la semaine écoulée et mercredi, une roquette a été tirée à proximité d’un site de la compagnie pétrolière ExxonMobil près de Bassorah, dans le sud de l’Irak.
Ces incidents s’inscrivent dans un contexte de tensions aiguës entre les Etats-Unis et l’Iran.
Donald Trump a confirmé vendredi que l’armée américaine avait failli riposter à la destruction en vol d’un drone de l’US Navy par l’Iran, jeudi près du détroit d’Ormuz, mais a ajouté qu’il avait ordonné d’interrompre ces frappes “dix minutes” avant leur déclenchement.
L’escalade fragilise-t-elle le contrat pétrolier avec Exxon Mobil
Il y a quelques semaines à peine, le géant américain de l’énergie ExxonMobil était sur le point de finaliser un projet de 53 milliards de dollars destiné à accroître la production de pétrole de l’Irak dans le sud du pays.
Mais les négociations ont subitement été suspendues ; les Américains insinuent que la montée de la tension dans la région et les prétendues menaces qu’auraient émises les Hachd al-Chaabi les ont rendus hésitants quant à la conclusion de ce contrat pétrolier.
Cependant, quatre responsables irakiens impliqués dans les discussions ont révélé que les négociations avaient été bloquées par certains des termes du contrat auxquels Bagdad s’oppose.
Selon ces sources, le principal point de blocage, c’est qu’ExxonMobil souhaite qu’une partie du pétrole produit par deux gisements lui soit octroyée afin d’amortir ses coûts de développement des gisements pétroliers — ce à quoi l’Irak s’oppose, car cela remet en cause le principe selon lequel le pétrole produit est la propriété exclusive de l’État irakien.
L’un des négociateurs irakiens a déclaré que Bagdad ne signerait rien tant que les conditions proposées par ExxonMobil n’auraient pas été révisées.
Sources: Reuters + PressTV