Le conseiller diplomatique d’Emmanuel Macron, Emmanuel Bonne, a effectué le mercredi 19 juin une visite en Iran sur fond de tensions croissantes entre Téhéran et Washington dans le Golfe, a indiqué jeudi l’Elysée.
M. Bonne a eu, « à la demande du président de la République », « des entretiens de haut niveau » à Téhéran « dans l’objectif de contribuer à une désescalade des tensions dans la région », selon la présidence française.
Il a quitté Téhéran mercredi en fin de journée, a-t-elle indiqué, sans citer les responsables iraniens rencontrés.
Les tensions entre l’Iran et Washington augmentent à un rythme presque quotidien. Elles ont été alimentées par les retrait unilatéral des Etats-Unis de l’accord nucléaire conclu avec les 5+1 en 2015, puis par le rétablissement de sanctions américaines qui ont pris des dimensions internationales, en arrivant jusqu’à vouloir faire cesser les exportations iraniennes de pétrole. Ce à quoi les Iraniens ont répliqué en assurant que si leur pétrole était interdit d’exportation, le pétrole des autres pays qui traversent le Golfe persique serait dans une situation similaire.
S’en est suivie une escalade militaire dans le Golfe et les l’affaire des deux tankers qui ont été attaqués en mer d’Oman et que les Etats-Unis veulent en imputer la responsabilité à l’Iran. Et en dernier, ce jeudi 20 juin, les Iraniens ont affirmé avoir abattu un « drone espion américain » dans leur espace aérien.
Selon l’AFP, c’est surtout sur le dossier nucléaire que la France est active, tentant de préserver l’accord international de 2015, fruit d’intenses efforts diplomatiques entre l’Iran et le Groupe des Six (Allemagne, Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie), visant à limiter de façon draconienne le programme nucléaire de Téhéran en échange d’une levée des sanctions économiques internationales.
Mais comme Washington s’est retiré unilatéralement du pacte en mai 2018 et a rétabli de lourdes sanctions contre l’Iran, Téhéran a annoncé le 8 mai dernier qu’il ne sentait plus lié par le texte concernant ses réserves d’uranium enrichi (UF6) et d’eau lourde, puis lundi dernier que celles d’uranium enrichi allaient dépasser la limite de l’accord.
Selon l’Elysée, Emmanuel Macron « aura des contacts dans les prochains jours avec les principaux acteurs du dossier », notamment au sommet du G20 qui se tiendra les 28 et 29 juin à Osaka (Japon).
« J’entends avoir de nouveaux échanges en marge du G20 (…) afin de préparer une rencontre utile (…) avant le 8 juillet », date de l’expiration de l’ultimatum, a déclaré M. Macron lundi, en appelant Téhéran à être « patient et responsable ».
Avant le sommet d’Osaka, Emmanuel Macron aura l’occasion d’en discuter à Tokyo, au cours de sa visite officielle des 26 et 27 juin, avec le Premier ministre japonais Shinzo Abe, qui s’est récemment rendu à Téhéran avec l’espoir de contribuer à faire baisser les tensions. En le recevant, le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a catégoriquement exclu toute discussion avec le président américain Donald Trump.
Source: Avec AFP