Une enquête multinationale sur le sabotage le 12 mai de quatre pétroliers a conclu à la responsabilité probable d’un « acteur étatique » mais aucune preuve ne permet à ce stade de dire qu’il s’agit de l’Iran, ont indiqué jeudi les Emirats Arabes Unis.
Cette enquête a été menée par les Emirats avec le concours de l’Arabie saoudite et de la Norvège. Ses résultats préliminaires ont été présentés dans la journée aux membres du Conseil de sécurité de l’ONU lors d’une réunion informelle organisée par la mission émiratie auprès des Nations unies.
Les Etats-Unis ont accusé l’Iran d’être « très vraisemblablement » derrière ces sabotages, au moyen présumé de mines iraniennes et avec l’objectif selon eux de faire monter les prix du pétrole, alors que Washington tente d’empêcher avec des sanctions Téhéran d’exporter son pétrole. L’Iran a rejeté toute implication.
Les quatre navires – deux bateaux battant pavillon saoudien, un sous pavillon norvégien et un sous pavillon émirati – ont été endommagés par des explosions survenues dans les eaux territoriales émiraties, près du port de Fujairah.
« Bien que les investigations soient toujours en cours, il y a de fortes indications que les quatre attaques sont intervenues dans le cadre d’une opération sophistiquée et coordonnée menée par un acteur doté de fortes capacités opérationnelles, vraisemblablement un acteur étatique », souligne un communiqué conjoint des Emirats, de l’Arabie et de la Norvège.
Les premières conclusions indiquent qu’il est « très probable » que les sabotages ont été commis au moyen de mines Limpet, posées grâce à des aimants sur la coque des navires par des plongeurs ayant utilisé des vedettes rapides.
Il fallait des capacités de renseignement pour choisir les cibles alors que les navires n’étaient pas positionnés au même endroit, estiment les Emirats.
La réunion du Conseil de sécurité n’a rien donné
Selon des diplomates, un éventuel rôle de l’Iran dans ces actes de sabotage n’a pas été évoqué lors de la réunion du Conseil de sécurité.
Les Américains et leurs affidés saoudo-émiratis avaient tout fait pour faire de cette réunion une tribune anti-iranienne. Mais ils ont royalement raté leur coup.
La réunion informelle, qui a eu lieu jeudi 6 juin à la mission émiratie à New York, pour « présenter les résultats d’une enquête conjointe » sur l’événement de Fujaïrah s’est en effet trouvée dans l’impasse.
Les participants à cette session ont préféré rester neutres et ne pas prendre de position sur le sujet.
À l’issue de cette réunion à huis clos, l’ambassadeur adjoint de la Russie auprès des Nations unies, Vladimir Safronkov a déclaré aux journalistes qu’aucune preuve attribuant les attaques à l’Iran n’avait pu être présentée.
« Il ne faut pas sauter aux conclusions. Cette enquête se poursuivra », a déclaré Safronkov ajourant qu’aucune date n’avait encore été fixée pour la prochaine session.
Sources: AFP + PressTV