Tout au long du mois d’avril et plus précisément avant que les 700 missiles de la Résistance ne s’abattent sur des colonies du sud israélien allant pour certains d’entre eux au-delà même de Dimona, le régime israélien se payait le luxe d’évoquer la perspective d’un conflit direct avec l’Iran.
Sous prétexte des missiles que l’Iran aurait fournis à la Résistance irakienne, Tel-Aviv laissait entendre aussi que l’Irak pourrait également faire partie des zones à abattre par les frappes israéliennes.
Depuis le 14 mai date à laquelle l’allié saoudien d’Israël a saigné blanc sous les coups des drones d’Ansarallah, Tel-Aviv semble avoir fait un brusque retour sur terre. Alors que les analystes de tout bord n’écartent pas les risques d’une confrontation militaire directe USA/Iran, Israël se fait paradoxalement trop discret.
Selon la presse israélienne, Netanyahu aurait même demandé à ses ministres d’éviter toute diffusion de commentaires concernant l’escalade dans le golfe persique. Mais quelle en est la raison?
Yediot Aharonot y revient : « Les Israéliens ont de bonnes raisons pour ne pas souhaiter qu’une guerre éclate entre les États-Unis et l’Iran. En fin de compte, les forces de sécurité israéliennes reconnaissent qu’une lutte franchissant tous les stades de l’escalade violente avec l’Iran comporte des risques démesurés.
Dans un tel scénario, les Israéliens feraient face à un barrage de frappes de missiles balistiques iraniens. Les défenses aériennes israéliennes détruiraient certains de ces missiles, mais pas tous. »
Mais ce n’est que le début, écrit le journal, avant de poursuivre: « Si l’Iran partait en guerre contre les États- Unis, les groupes pro-iraniens au Liban et ailleurs feraient la même chose contre Israël. Cela signifierait une attaque au missile à grande échelle du Hezbollah contre Israël ou encore très probablement des campagnes d’assassinats contre des Israéliens à l’étranger. Ce sera un chaos sanglant. »
Le journal revient ensuite sur les impacts d’une guerre USA/Iran à l’intérieur d’Israël :
« Le gouvernement israélien est par mandat, chargé d’assurer la protection du peuple israélien. Une guerre américano-iranienne créerait trop de vague au sein de la coalition au pouvoir pour que celle-ci puisse y résister. Le moindre faux pas du Premier ministre pourrait conduire, à moyen terme, à la chute de son gouvernement. Construire une coalition est rarement une tâche facile en Israël : Netanyahu n’ayant toujours pas réussi à former son gouvernement après les élections d’avril à cause surtout de la perspective d’un face-à-face à venir avec Gaza où le pro-iranien Jihad islamique dit avoir réservé des surprises aux Israéliens. »
Source: Avec AFP