L’Iran se prépare à augmenter son « rythme de production » d’uranium enrichi et d’eau lourde, conformément à sa décision de s’affranchir de certains engagements en matière nucléaire, a déclaré un responsable iranien cité jeudi par l’agence semi-officielle Isna.
« Le processus d’augmentation de +la capacité et du rythme de production+ […] d’uranium enrichi et d’eau lourde a commencé depuis le jour où le président (Hassan Rohani) l’a ordonné », a déclaré à Isna le porte-parole de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA), Behrouz Kamalvandi.
Le président iranien Hassan Rohani a annoncé le 8 mai que Téhéran s’affranchissait de deux engagements pris dans le cadre du plan d’action global conjoint (PAGC) –le nom officiel de l’accord international de 2015 sur le programme nucléaire iranien– en réponse à la décision américaine de se retirer unilatéralement de ce pacte un an plus tôt.
Concrètement, l’Iran cesse depuis le 8 mai de limiter ses réserves d’eau lourde et d’uranium enrichi (UF6) à respectivement 130 tonnes et 300 kg maximum, comme il s’y était engagé par l’accord conclu à Vienne et limitant drastiquement son programme nucléaire.
Aux termes de l’accord, l’Iran est contraint de ne pas enrichir l’uranium à un taux supérieur à 3,67% et est tenu de vendre à l’étranger sa production d’uranium enrichi et d’eau lourde pour que ses réserves ne dépassent pas ces plafonds.
Une façon de s’affranchir de ces limites pourrait être pour Téhéran de cesser de vendre son surplus, d’autant que ces ventes, en ce qui concerne l’uranium enrichi, sont rendues pratiquement impossibles par de nouvelles sanctions américaines contre le nucléaire iranien annoncées début mai.
Tels que rapportés par Isna, les propos de M. Kamalvandi laissent penser que les plafonds pourraient être dépassés plus rapidement si le pays augmente effectivement sa production d’uranium enrichi et d’eau lourde.
Jusqu’à présent, l’annonce iranienne du 8 mai n’a pas été perçue comme une violation de l’accord de Vienne par les pays restant parties à ce pacte après le retrait des Etats-Unis (Allemagne, Chine, France, Grande-Bretagne et Russie).
Téhéran a assorti cette annonce d’un ultimatum aux Européens, leur donnant deux mois pour trouver une solution permettant de sortir réellement les secteurs pétrolier et bancaire iraniens de leur isolement, provoqué par les sanctions économiques américaines contre l’Iran.
Dans le cas contraire, Téhéran menace d’enrichir l’uranium à un degré supérieur à 3,67% et de reprendre son projet de construction d’un réacteur à eau lourde à Arak (centre), mis en sommeil conformément à l’accord de Vienne.
Source: AFP