La chaine libanaise Al-Mayadeen a fait état, ce mercredi 15 mai, de 10 opérations menées par les forces yéménites (armée + Ansarullah) sur le sol saoudien dont l’une a été l’attaque aux drones contre des installations pétrolières appartenant à la compagnie ARAMCO dans les gouvernorats d’Afif et d’al-Duwadimi. Ces opérations n’ont pas été médiatisées par le régime saoudien mais des informations complémentaires seront communiquées ultérieurement, a-t-on indiqué de même source.
La chaîne yéménite Al-Masirah a rapporté, ce mercredi matin, 10 opérations militaires des forces yéménites contre des cibles importantes dans la profondeur du territoire saoudien.
Failles de la DCA saoudienne
Dans un article publié ce mercredi, l’analyste arabe, Abdel Bari Atwan, relève l’ampleur des failles dont souffre le système antimissile saoudien, failles portées au grand jour après cette attaque : « les drones qui ont interrompu le flux du pétrole saoudien ne coûte que 300 dollars. Riyad aurait dû tirer des missiles Patriot pour les intercepter, missiles dont le coût unitaire dépasse 4 millions de dollar. Pour intercepter un drone, il faut plusieurs Patriot et encore, le résultat reste tout à faite approximatif. Pour une Arabie saoudite qui a dépensé plusieurs centaines de milliards de dollars en armement, c’est un cuisant revers que de ne pas pouvoir protéger ses installations vitales. Les radars saoudiens ont été incapables de détecter l’assaut. Et le pire est à venir : selon des sources d’Ansarullah, le mouvement est capable de lancer des attaques au drone simultanées impliquant « des dizaines d’appareils à la fois ». Ansarullah a d’ailleurs promis détendre son action si Riyad ne se soumet pas à un compris ».
Il convient de noter que les gouvernorats d’Al-Duwadimi et d’Afif sont deux gouvernorats de la région de Riyad dans le centre de l’Arabie saoudite, situés respectivement à 230 et 390 km de la capitale. La distance entre Saada, la ville yéménite située le plus au nord, et ces deux provinces d’Arabie saoudite, est de 800 ou 850 km.
Ceux qui ne disposaient que des Kalachnikov sont capables de construire des drones
Dans ce contexte, le vice-ministre yéménite du Renseignement, Fahmi al-Youssefi, a annoncé que l’opération menée ce mardi 14 mai par l’unité de drones de l’armée yéménite était une évolution sans précédent transmettant plusieurs messages. Le plus important message serait, d’après cette autorité yéménite, le suivant : « Ceux-là mêmes qui ne disposaient d’aucune autre arme que des Kalachnikov, sont aujourd’hui capables de construire des drones qui frappent jusqu’au cœur des pays de la coalition. »
De même, un membre du Conseil politique d’Ansarullah, Mohammed al-Bakhiti, a déclaré à la chaîne qatarie Al-Jazeera que ces frappes avaient été effectuées dans le but d’élargir la liste des cibles appartenant à l’Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis, afin de convaincre ces deux pays à revenir sur leur politique hostile au Yémen.
Les combats s’intensifient
Mardi 14 mai également, des forces conjointes yéménites ont déjoué une tentative d’infiltration de mercenaires soutenus de la coalition saoudienne dans le district de Khabb wa ash Shaaf, dans la province d’al-Jawf, dans le nord du pays. Un grand nombre de mercenaires de la coalition ont été tuées. Les médias yéménites ont en outre rapporté que lors de l’attaque de l’armée yéménite contre la région d’al-Sadis dans la province de Najrane au sud de l’Arabie saoudite, des militaires saoudiens ont été tués ou blessés.
L’Arabie saoudite et ses alliés régionaux ont lancé depuis mars 2015, une guerre sans merci contre le Yémen dans le but de ramener au pouvoir le gouvernement du président démissionnaire Abed Rabbo Mansour Hadi.
Selon un rapport publié en décembre 2018 par ACLED, une organisation à but non lucratif pour la recherche sur les conflits, la guerre menée par l’Arabie saoudite a coûté la vie à près de 100 000 Yéménites depuis janvier 2016.
Sources: Rédaction + PressTV