Le développement d’une industrie militaire nationale en Arabie saoudite, troisième importateur mondial d’armements, prendra des années, a estimé jeudi le patron de la Military Industries Corporation (MIC) du royaume.
Ce pays ambitionne de porter la part de l’industrie locale dans ses dépenses militaires de 2% actuellement à 50% en 2030 dans le cadre d’un vaste programme de diversification de l’économie, actuellement trop dépendante du pétrole.
« Cela prendra du temps, quelques années, pour être appliqué », a déclaré à l’AFP Mohamed Al-Mady, chef de la MIC, interrogé sur le temps nécessaire pour la mise en service des chaînes de production d’armements.
Il est trop tôt, selon lui, pour dire quel type d’équipements militaires le royaume pourrait fabriquer parce qu’une « stratégie finale » basée sur le programme national « Vision 2030 » doit encore être mise en place.
« Ensuite, nous saurons exactement quels sont les secteurs » à développer, a-t-il ajouté en marge d’un symposium à Ryad.
L’industrie saoudienne de défense se limite actuellement à sept entreprises et deux centres de recherches.
Elle fabrique déjà des pièces de rechange, des véhicules blindés et des munitions mais elle veut développer « des équipements plus complexes tels que des avions militaires », selon le programme « Vision 2030 », révélé en avril.
Depuis mars 2015, l’Arabie saoudite a dépensé des milliards de dollars pour son intervention militaire au Yémen où elle dirige une coalition arabe soutenant le gouvernement reconnu internationalement, à l’insu de la volonté du peuple yéménite qui soutient dans sa mejure partie l’organisation d’Ansarullah et du Congrès national dirigé par l’ancien président Ali Abdallah Saleh.
Ryad est traditionnellement un client de l’industrie militaire des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne et de la France.
« Nous avons visité un certain nombre de pays à travers le monde pour bénéficier de leur expérience » en matière de fabrication d’armes, a dit M. Mady lors du symposium, citant notamment la Corée du Sud et la Turquie.
« Nous avons besoin de tous les types de produits que nous achetons à l’étranger (…). Nous devons les fabriquer localement », a conclu cet ancien directeur général du géant saoudien de la pétrochimie Sabic.
La ministre allemande de la Défense Ursula von der Leyen, en visite jeudi à Ryad, devait discuter de la finalisation d’un accord portant sur la formation l’an prochain en Allemagne de militaires saoudiens, dont de jeunes officiers, selon l’ambassade allemande en Arabie saoudite.
Avec AFP