Les Européens ont rejeté jeudi l’ « ultimatum » de Téhéran sur son programme nucléaire, tout en réaffirmant leur espoir de sauver l’accord international de 2015 malgré les coups de boutoir répétés des Etats-Unis de Donald Trump.
Le dossier iranien s’est invité à un sommet sur l’avenir de l’UE post-Brexit, réuni à Sibiu en Roumanie. Il fournit un délicat cas pratique aux Européens, qui avaient prévu d’y débattre, sans la Première ministre britannique Theresa May, de leur rôle sur la scène mondiale.
« Nous rejetons tout ultimatum et nous évaluerons le respect par l’Iran de ses engagements en matière nucléaire », indiquent ces pays ainsi que la Haute représentante de l’UE pour la politique étrangère, Federica Mogherini, dans un communiqué commun.
L’Iran leur a donné deux mois pour sortir réellement les secteurs pétroliers et bancaire iraniens de leur isolement provoqué par les sanctions américaines, faute de quoi la République islamique renoncera à d’autres engagements.
Les Européens ont également exprimé leur « vive préoccupation » après la décision de Téhéran de s’affranchir de deux engagements pris dans le cadre de l’accord international sur son programme nucléaire dont Donald Trump a claqué la porte il y un an jour pour jour.
« Nous demeurons pleinement attachés à la préservation et à la mise en oeuvre intégrale de l’accord sur le nucléaire, une réalisation essentielle dans l’architecture mondiale de non-prolifération nucléaire, qui est dans l’intérêt de la sécurité de tous », expliquent-ils, appelant l’Iran à « s’abstenir de toute escalade ».
« Nous attendons de l’Iran qu’il continue d’adhérer aux formats et mécanismes mis en place par l’accord sur le nucléaire », ajoutent les trois pays et l’UE.
Ils rappellent leurs « engagements fermes dans le cadre de l’accord, notamment ce qui concerne la levée des sanctions au profit du peuple iranien ».
A cet égard, ils « regrettent que les Etats-Unis aient à nouveau imposé des sanctions après leur retrait de l’accord » en 2018.
Washington a encore durci mercredi ses sanctions économiques contre l’Iran, en ajoutant l’acier, le fer l’aluminium et le cuivre aux secteurs visés par des mesures punitives.
Les trois pays et l’UE se disent malgré tout « déterminés à poursuivre (leurs) efforts pour permettre la poursuite du commerce légitime avec l’Iran », en particulier via le système de troc, dit de l’Instex, mis sur pied par Paris, Berlin et Londres fin janvier.
Source: Avec AFP