Le site DEBKAfile, proche des milieux du renseignement de l’armée sioniste accorde tout un article au marchéal Haftar. En effet, l’homme qui bénéficie depuis le début de son offensive contre Tripoli, du soutien conjugué de l’axe France/Arabie/Émirats n’a jamais caché ses liens avec Tel-Aviv dont les avions l’ont aidé à asseoir son autorité sur le croissant pétrolier de l’est.
À présent les Émirats, l’Arabie et Israël et la France travaillent main dans la main pour que le maréchal s’empare des terminaux pétroliers de Tripoli. La guerre irano-américaine y est pour quelque chose mais pas que…. l’axe atlantiste vise également la Russie.
Cet intérêt des sources israéliennes pour Haftar cadre parfaitement avec les informations relayées par le site d’information Arabi 21 qui fait sans le vouloir part d’un projet israélo-émirati impliquant le Kurdistan irakien.
Selon le site, il y aurait eu « un transfert secret des miliciens depuis le Kurdistan irakien en Libye » par une société de sécurité active aux Émirats arabes unies et ce, en vue de se battre aux côtés du chef de l’Armée nationale libyenne (ANL), Khalifa Haftar.
Des mercenaires d’une société de sécurité privée active en Irak et aux Émirats arabes unis (Frontier Services Group, NDLR) auraient donc été récemment envoyés en Libye pour aider Haftar qui semble avoir stoppé quelque peu par la résistance acharnée des pro-Serraj et de l’axe turco-qatari autour de Tripoli.
« La société de sécurité dirigée par Eric Prince, ancien chef de Black Water, aurait récemment expédié, en vertu d’un accord secret, des mercenaires depuis le Kurdistan irakien en Libye en vue de se battre aux côtés des forces de Haftar », a annoncé une source digne de foi à Arabi 21 qui rappelle le parcours de Prince lequel a créé en 2014 la société de sécurité Frontier Services Group avant d’étendre ses activités dans le monde et a ouvert des bureaux à Bassora en Irak et à Abou Dhabi.
Or « la société a peur d’opérer en Irak », affirme le rapport qui ajoute qu’elle est « réticente et rétive à étendre des activités en Irak » sans doute par crainte d’avoir à faire face aux répercussions que pourraient avoir ses agissements dans un Irak de plus en plus anti-américain.
Certaines informations affirment que le nombre de ces « tueurs à gage » atteindrait les 5 000 vu que la prise de Tripoli commence à traîner dans la longueur, malgré le soutien aérien direct de la France ou encore d’Israël. Mais à quoi jouent les Émirats?
Selon l’analyste des questions internationales, Sadallah Zarei, Abou Dhabi s’obstine à s’emparer du port de Tripoli, objectif largement partagé par Riyad mais aussi Paris et Tel-Aviv. En effet les terminaux pétroliers libyens se trouvent à Tripoli et le contrôle de ces sites permettraient une emprise plus large sur le marché de l’énergie.
Le site DEBKA revient sur ce réajustement des forces et écrit : » Alors même que les Iraniens affirment vouloir bloquer le détroit d’Hormuz et de Bab el-Mandeb s’il n’arrive pas à exporter leur pétrole, l’administration Trump vient de rentrer en contact avec Haftar pour le soutenir.
À vrai dire, l’effet du refus US de reconduire les dérogations sur la vente du pétrole iranien se fait déjà cruellement ressentir sur le marché, l’Arabie saoudite et autres alliés étant incapables de colmater le manque.
Dans la perspective d’une fermeture partielle des deux points de départ énergétiques du pétrole des monarchies du golfe Persique que sont le détroit d’Hormouz ou de Bab al-Mandeb en mer Rouge, les USA se prémunissent.
Le pétrole libyen que Haftar saura exporter depuis les terminaux de Tripoli, sera récompenser un peu ce manque. C’est en tout cas ce que croient les Américains. En refusant de reconduire les exemptions aux sanctions contre le pétrole iranien, les États-Unis ont provoqué une hausse des prix qui est promise à la durée. Or cette perspective profite bien à la Russie.
Par exemple, chaque dollar ajouté sur le marché mondial de l’énergie ajoute 4 milliards de dollars de revenus supplémentaires aux coffres du gouvernement russe, lui-même sous le coup d’une sanction américaine. Trump veut faire d’une pierre plusieurs coups visant à la fois l’Iran et la Russie ».
Source: PressTV