Le ministre de l’Intérieur au sein du gouvernement libyen d’union nationale, Fathi Bachagha, a laissé entendre que deux pays arabes étaient impliqués dans les tirs d’aviation contre la capitale libyenne, a annoncé le site Akhbar Libya.
L’aviation de pays étrangers participerait aux combats en cours depuis début avril près de la capitale libyenne Tripoli, a déclaré à Tunis Fathi Bachagha, ministre de l’Intérieur au sein du gouvernement libyen d’union nationale (GNA) de Fayez el-Sarraj, cité ce dimanche 28 avril par le site d’actualités Akhbar Libya.
D’après le site, le ministre a affirmé que la Libye était la cible d’une agression de pays étrangers qui «s’ingèrent dans ses affaires intérieures» et a notamment indiqué:
«La précision des tirs contre Tripoli montre qu’il s’agit d’avions appartenant à deux pays arabes».
Akhbar Libya avait précédemment annoncé, se référant à des témoins, que des avions, qui feraient partie de l’ANL, avaient pris pour cible un dépôt de munitions et plusieurs autres sites à Tripoli le 28 avril.
La France pointé du doigt
Le ministre de l’Intérieur du gouvernement libyen d’union nationale (GNA a en outrer critiqué le soutien apporté par Paris au maréchal Khalifa Haftar, qui mène une offensive militaire contre Tripoli.
Les troupes du maréchal Haftar, qui ont lancé une offensive le 4 avril, affrontent les forces pro-GNA au sud de Tripoli et les combats ont fait au moins 278 tués, 1.332 blessés et 38.900 déplacés, selon l’ONU.
« La France est un pays chef de file en matière de démocratie (…) Elle a également joué un rôle important dans la chute de l’ancien régime en 2011 », a souligné M. Bachagha lors d’une conférence de presse à Tunis dimanche.
« Tout cela explique notre surprise quant au rôle de la France dans le soutien à Haftar et à ses fils », a-t-il poursuivi. « Nous appelons la France à rester fidèle aux valeurs françaises et à son passé démocratique », a-t-il conclu.
Plusieurs milliers de Libyens ont défilé ces derniers jours à Tripoli contre le gouvernement et le président français Emmanuel Macron, pour dénoncer l’offensive militaire du maréchal Haftar, tacitement soutenue par la France.
Bachagha avait déjà publiquement accusé mi-avril les autorités françaises de soutenir « le criminel Haftar ».
Mardi, le Premier ministre libyen Fayez al-Sarraj, reconnu par la communauté internationale, a repris ces accusations, estimant que la France soutenait le maréchal Khalifa Haftar, « un dictateur », dans un entretien au quotidien français Libération.
La Libye est plongée dans le chaos depuis le renversement du gouvernement et le meurtre de Mouammar Kadhafi en 2011. Le pays est divisé entre plusieurs entités rivales, avec notamment la présence à Tripoli du gouvernement d’union nationale de Fayez el-Sarraj, soutenu par l’Onu et l’UE, et dans l’est, d’un parlement appuyé par l’ANL du maréchal Haftar soutenu par l’Arabie, les Emirats, l’Egypte ainsi que la France et les Etats Unis.
Sources: Sputnik + AFP