Dans le nord syrien, la Turquie s’est livrée à un jeu fort dangereux : l’occupation….Ne s’agit-il pas d’un projet coordonné avec Israël, qui lui, s’apprête à annexer le Golan? Ankara a renforcé sa main mise sur le nord syrien: Ainsi, les terroristes de la milice dite « l’Armée de libération nationale » ont démantelé des pylônes électriques appartenant au réseau de télécommunication sans fil de Syrie (MTN, Syriatel) à Afrin.
Un porte-parole de la milice a prétendu que les pylônes de télécommunication avaient été démantelés pour éviter que des « forces ennemies » ne s’en servent.
L’identité de ces forces ennemies n’est évidemment pas révélée. Le chef terroriste a, de surcroît, promis que ce même programme serait mise en œuvre ultérieurement dans l’ensemble des banlieues nord et est d’Alep.
C’est de loin la première fois que le plan de démantèlement des pylônes de télécommunication dans le nord du pays est mis en œuvre au détriment des sociétés syriennes Syriatel et MTN qui elles, rendent service à la population du nord de la Syrie et ce, sans répit et depuis le début de la guerre.
Tout au long de ces huit années de conflit, le gouvernement syrien n’a jamais coupé les salaires des employés travaillant dans ces zones en assurant l’éducation des enfants et en fournissant l’électricité. Or, la Turquie est sur le point de changer la donne.
Les sociétés de télécommunication turques, notamment Turkcell et Turktelekom, devraient entrer dans la région sans tenir compte de l’accord qu’elles ont signé avec la Russie et l’Iran dans le cadre des accords d’Astana.
À Idlib, le Front al-Nosra multiplie les assauts contre l’armée syrienne sur tous les fronts et se déplace librement dans la région en transportant des armes sous les yeux des troupes turques. S’ajoutent aux terroristes nosratistes ceux de Hurras ad-Din, du Parti islamique du Turkestan et d’Ajnad al-Kavkaz, eux aussi totalement libres de circuler.
Position russe ?
La Russie multiplie pour l’heure rencontres et négociations avec la Turquie, façon de réactiver l’accord de Sotchi. Mais la Turquie n’est visiblement pas pressée, désireuse qu’elle est de faire monter les enchères. De la Russie, elle veut une carte blanche propre à lui permettre d’annexer le nord de la Syrie. Pour Ankara, le Front al-Nosra et son action à Idlib ne le regarde pas. C’est aux Russes de s’en occuper. Moscou finira-t-il par revenir sur ses accords avec la Turquie ? À Astana, il y aura sans doute de vifs échanges de part et d’autres.
Les Russes pourront surtout poser aux Turcs des questions du genre: pourquoi de nouvelles cartes d’identité sont émises pour les Syriens d’Alep et d’Idlib entre autres ? Pourquoi la Turquie a-t-elle imposé sa monnaie et ses manuels scolaires aux citoyens syriens ?
À tout ceci, il ne peut y avoir qu’une seule explication: la Turquie veut annexer le nord de la Syrie à son territoire et pour arriver à cette fin qui constitue le principal motif de son engagement militaire aux côtés des USA dès 2011, Ankara joue sur tous les tableaux: elle veut à la fois des S-400 et des F-35, rester au sein de l’OTAN et se rapprocher de la Russie, soutenir al-Nosra et éviter tout clash avec l’armée syrienne et ses alliés… Bref, être tout et son contraire.
Source: Press TV