Le mouvement yéménite Ansarullah a vivement critiqué le veto du président américain Donald Trump à une résolution du Congrès lui ordonnant de mettre fin au soutien à la guerre menée par l’Arabie saoudite contre le Yémen, décrivant cette mesure comme une preuve sur la responsabilité de Washington dans ce conflit.
Dans ce contexte, le membre du Conseil politique suprême au Yémen, Mohammad Ali al-Houthi, a affirmé que le veto du président américain, Donald Trump, confirme que la guerre au Yémen n’est pas d’ordre local mais il s’agit d’une agression externe.
Et d’ajouter : « le veto de Trump prouve à quel point l’administration américaine parraine le terrorisme et veille à le préserver …»
Pour sa part, le porte-parole d’Ansarullah, Mohammed Abdel Salam, a indiqué que le veto du président américain « prouve que les États-Unis sont non seulement impliqués dans le conflit au Yémen, mais sont également à l’origine de la décision d’entrer en guerre ».
Dans un message publié mercredi sur son compte Twitter, M.Abdel Salam a écrit : « D’autres ont suivi cette décision et ont exécuté les souhaits et les ambitions des États-Unis », faisant référence à l’Arabie saoudite et à ses alliés impliqués dans l’agression militaire contre le Yémen.
Il a également tenu les États-Unis pour responsables « des massacres, des crimes et du blocus injuste contre le Yémen ».
Rappelons que le Congrès avait pour la première fois voté en faveur de l’application de la résolution sur la loi sur les pouvoirs de guerre pour tenter de mettre un terme à l’engagement des États-Unis dans un conflit étranger.
Mais Trump a opposé son veto à la mesure mercredi, le Congrès ne disposant pas du suffrage nécessaire pour l’annuler.
« Cette résolution est une tentative inutile et dangereuse d’affaiblir mon autorité constitutionnelle, mettant en danger la vie de citoyens américains et de braves militaires, aujourd’hui et à l’avenir », a déclaré Trump dans un communiqué.
Par ailleurs, le ministre iranien des Affaires étrangères a écrit que même le Congrès américain veut mettre fin aux activités déstabilisatrices du CENTCOM au Yémen.
En écrivant ce message sur son compte twitter, il a implicitement fait allusion à la décision du Parlement iranien de désigner le commandement des forces américaines au Moyen-Orient sur la liste des groupes terroristes en réponse au blacklistage du Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI) par le président Trump.
« Mais ceux qui préfèrent les intérêts de Netanyahu à ceux des États-Unis et leurs complices à la Maison-Blanche continueront, au prix de la vie des Américains et contre les intérêts américains, à faire pression pour des guerres éternelles. »
Le ministre d’État aux Affaires étrangères des Émirats arabes unis (EAU), Anwar Gargash a salué la décision de Trump.
« L’affirmation du soutien du président Trump à la coalition arabe au Yémen est un signe positif de la détermination des États-Unis à l’égard des alliés des États-Unis. Cet engagement clair sert au mieux les intérêts stratégiques communs », a déclaré mercredi Gargash sur Twitter.
L’Arabie saoudite et plusieurs de ses alliés régionaux ont lancé une campagne dévastatrice contre le Yémen en mars 2015 dans le but de ramener au pouvoir le gouvernement de l’ancien président Abd Rabbo Mansour Hadi et de réprimer le mouvement Ansarallah.
Selon un rapport publié en décembre 2018 par ACLED, une organisation à but non lucratif pour la recherche sur les conflits, la guerre menée par l’Arabie saoudite a coûté la vie à plus de 60 000 Yéménites depuis janvier 2016.
La guerre a également eu de lourdes conséquences sur les infrastructures du pays, détruisant des hôpitaux, des écoles et des usines. L’ONU a déclaré dans un rapport publié en décembre 2018 que plus de 24 millions de Yéménites avaient un besoin urgent d’aide humanitaire, dont 10 millions de personnes souffrant de faim extrême.
Sources: AlMasirah + PressTV