La Chine a remercié le Kazakhstan pour son « soutien » au programme controversé de déradicalisation mené par Pékin dans la région du Xinjiang, où plusieurs centaines de milliers de musulmans seraient internés.
L’appui du voisin kazakh, où la population est principalement musulmane, est précieux pour le gouvernement chinois, qui fait l’objet de vives critiques en raison de cette campagne d’internement forcé.
Le Xinjiang (nord-ouest de la Chine) a été frappé durant la dernière décennie par plusieurs attentats, attribués à des membres de l’ethnie ouïghoure. Pékin pointe du doigt des « islamistes » et des « séparatistes ».
Près d’un million de citoyens chinois, dont des Ouïghours et des membres d’autres ethnies musulmanes comme des Kazakhs, sont ou ont été détenus dans des camps de rééducation de la région, selon des experts cités par l’ONU.
La Chine assure qu’il s’agit de « centres de formation professionnelle » destinés à renforcer l’employabilité des habitants et à les éloigner de toute radicalisation islamiste.
« Nous apprécions la compréhension et le soutien du gouvernement du Kazakhstan à la position chinoise », a indiqué dans un communiqué publié mardi soir le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi.
Il s’exprimait après une rencontre à Pékin avec son homologue kazakh Beibut Atamkulov.
« Le Kazakhstan comprend et soutient les mesures prises par la région chinoise du Xinjiang afin de lutter contre les trois forces (terrorisme, séparatisme et extrémisme), et préserver la sécurité régionale et la stabilité », avait indiqué plus tôt M. Atamkulov, selon un compte-rendu de la diplomatie chinoise.
Le Kazakhstan est dans une situation diplomatique délicate vis-à-vis de la Chine, son allié et principal partenaire commercial, depuis que les autorités du Xinjiang ont commencé à interner des personnes de souche kazakhe — citoyens du Kazakhstan ou de la Chine.
Si le ministère kazakh des Affaires étrangères a publié mardi soir un communiqué, celui-ci ne mentionne aucun soutien d’Astana à la campagne menée au Xinjiang. Il fait cependant état de « négociations » sur les cas de « membres de l’ethnie kazakhe » vivant en Chine, sans plus de précisions.
Aucun pays à majorité musulmane n’a jusqu’ici condamné publiquement la campagne d’internement menée par Pékin, à l’exception de la Turquie. Ankara a parlé en février de « honte pour l’humanité » et appelé la communauté internationale et l’ONU à mettre un terme à cette « tragédie humaine ».
Source: AFP