La conclusion d’un cessez-le-feu éventuel entre Israël et les groupes de la Résistance palestinienne dans la Bande de Gaza serait un signe d’échec pour Tel-Aviv et une démonstration de la supériorité pour les Palestiniens de Gaza, c’est ce qu’a estimé le journaliste de la Radio de l’armée israélienne Tzahi Dabush.
« Alors que des missiles de haute précision ont frappé le nord de Tel-Aviv, blessant sept personnes, arrêtant les trains, fermant les universités et écourtant le voyage de Benjamin Netanyahu aux États-Unis, l’armée israélienne n’a réussi qu’à bombarder quelques bâtiments, déserts et cibles isolées dans la bande de Gaza », a-t-il déclaré.
Les médias israéliens ont fait état, lundi soir, de la réussite des efforts de l’Égypte pour contrôler les tensions et conclure un cessez-le-feu entre Tel-Aviv et la Résistance palestinienne, mais l’armée de l’air israélienne a violé vite cet accord en bombardant la bande de Gaza.
Des sources palestiniennes ont fait état des conditions israéliennes pour aboutir à un cessez-le-feu.
Au moment où les factions de résistance palestinienne s’attachent à l’équation « calme en échange du calme », Israël cherche à sauver sa face et à obliger le Hamas à conclure un nouvel accord en élargissant ses termes. Israël demande l’arrêt des manifestations hebdomadaires organisées aux frontières de la bande de Gaza dans le cadre de la « Marche du grand retour », l’arrêt des protestations nocturnes et le tir de ballons incendiaires vers les territoires occupés. Toutes ces conditions ont été rejetées par les factions de résistance palestiniennes.
La confrontation avait été déclenchée lundi avant l’aube par le tir, depuis la bande de Gaza contrôlée par le Hamas, d’une roquette qui avait fait sept blessés au nord de Tel-Aviv, en riposte aux frappes israéliennes contre Gaza.
Les avions, les hélicoptères et les chars israéliens avaient frappé lundi soir, selon l’armée d’occupation, des dizaines d’objectifs vides dans l’enclave palestinienne sous blocus.
Sept Palestiniens avaient été blessés, selon les secours gazaouis. 530 maisons palestiniennes ont en outre été endommagées par les bombardements israéliens.
Les Palestiniens avaient de leur côté déclenché dans la nuit de lundi à mardi un tir de barrage de dizaines de roquettes et d’obus de mortier sur les colonies autour de la bande de Gaza.
Puis un cessez-le-feu conclu selon le Hamas avec l’intercession de l’Egypte avait semblé tenir dans la journée de mardi autour de Gaza.
Mardi soir, l’armée d’occupation rapportait un nouveau tir de roquette de la bande de Gaza vers 20H00 (18H00 GMT), sans faire état de dégât ou de blessé.
Le Hamas et le Jihad islamique avec d’autres groupes de résistance assuraient que « la roquette, qui a touché un secteur proche d’Ashkelon, était le fait d’un individu », affirmant « l’engagement des différentes factions au maintien du calme ».
Selon une source au sein des services de sécurité à Gaza, une frappe aérienne a touché une base militaire du Hamas à Khan Younès après le lancement de roquette contre ‘Israël’.
Netanyahu dans une situation délicate
A l’approche des élections du 9 avril, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui a écourté sa visite aux Etats-Unis et est rentré aussitôt après avoir rencontré lundi son grand allié Donald Trump, doit décider de la conduite à tenir.
Pour les commentateurs politiques, les tensions à Gaza placent le chef de gouvernement dans une situation délicate.
Ses adversaires l’ont accusé d’avoir dilapidé la force de dissuasion d’Israël face au Hamas.
« Il doit à présent décider ce qui est le pire: réagir avec retenue et devenir le punching-ball (des partisans d’une opération d’envergure contre le Hamas) ou s’embarquer dans une aventure à Gaza sans savoir si, comment et quand il pourra la terminer », a écrit le quotidien Maariv.
Sources: Paltoday + PressTV + AFP