Derrière la manifestation du mécontentement d’une partie somme toute notable des Algériens qui n’aimeraient pas voir le président Bouteflika, homme qui a sauvé une première fois l’Algérie des affres de la guerre civile, se faire réélire à la tête de l’État, les défilés pacifiques géants qui se déroulent à Alger et dans d’autres villes algériennes et dont les échos s’entendent de plus en plus en France (Paris) à travers des slogans assez connotés genre » Pouvoir assassin » ou » FLN dégage », certains analystes voient des mobiles de nature différente de ceux exprimés par l’Algérien lambda. Depuis que la France a changé de président (Macron) et que le G5 Sahel, de commandement (Mauritanie-Tchad), un bouillonnement d’activité militaire est constaté au Sahel où Israël vient de débarquer. Il est vrai que l’Algérie, faisant partie de « l’axe d’endiguement », constitue un obstacle de taille à la normalisation arabe avec Tel-Aviv. Et que ce dernier, ayant fraîchement normalisé avec Tel-Aviv, veut faire du Sahel en général et de l’Algérie en particulier, une seconde Syrie?
Mais il y a plus. « La révolte des Algériens » ainsi qu’en parlent les médias dominant pourrait aussi avoir d’autres motifs qui intéresseraient plus particulièrement les Américains et leurs satellites au sein de l’OTAN. En Algérie, telle qu’elle se présente aujourd’hui, Sonatrach dérange…
La société publique algérienne des hydrocarbures (Sonatrach) fait partie des compagnies énergétiques les plus importantes du monde, représentant au moins 30 % du PIB algérien. La Sonatrach est une société nationale algérienne pour la recherche, la production, le transport, la transformation, et la commercialisation des hydrocarbures, qui a été créée le 31 décembre 1963. Elle possède d’importantes parts de marché dans la livraison de gaz naturel en Europe.
Contrairement au Nigéria ou encore à l’Angola, les sociétés publiques du pétrole et du gaz ne contrôlent qu’un faible taux de participation sur les grands projets, l’Algérie suit une règle décriée, mais efficace selon laquelle la Sonatrach s’assure une participation majoritaire de 51 % tandis que 49 % des projets d’exploitation sont octroyés au secteur privé, généralement des compagnies internationales, comme Total qui a récemment signé avec Alger un accord pour installer le premier complexe pétrochimique d’Algérie.
Cette disposition permet à la société de récupérer d’importantes ressources financières issues de la commercialisation des combustibles. Les revenus tirés de l’exploitation du gaz et du pétrole sont donc majoritairement réinjectés dans l’économie, selon l’agence d’information économique africaine Ecofin.
L’analyste indique qu’entre les années 80 et 2000, la production de pétrole et de gaz n’a cessé d’évoluer avec le lancement des infrastructures de transformation. « En 2017, un rapport de la Banque mondiale indique que la société pèse 58,7 milliards de dollars. Dans le classement des compagnies africaines d’exploitation, elle devance de loin la Sonangol (22,2 milliards de dollars) ou encore la société sud-africaine de communication MTN (17 milliards de dollars). »
Vu toutes les remarques citées ci-dessus, « cette emprise sur le secteur n’est pas du goût des compagnies internationales qui n’ont cessé de se plaindre des conditions financières dissuasives pour l’investissement dans le secteur. Elles estiment que les revenus tirés de l’exploitation des hydrocarbures ne sont pas suffisants et prônent une réforme en profondeur du code pétrolier en vigueur dans le pays. Elles accusent la classe politique de promouvoir des politiques pétrolières conservatrices ».
Une présence mondiale dans la chaîne de valeurs
L’analyste souligne, ensuite, que la Sonatrach occupait la 28e place dans le classement des plus grandes compagnies pétro-gazières du monde, selon le site spécialisé américain Word Atlas.
La Sonatrach compte parmi les plus importantes compagnies pétrolières de la planète, une position qui s’explique par une maîtrise de toute la chaîne de valeurs du pétrole et du gaz.
La société possède des dizaines de milliers de kilomètres de canalisations qui transportent le pétrole et le gaz, tant en interne qu’en externe. Elle possède des gazoducs qui lui permettent de satisfaire la demande d’une partie de l’Europe en gaz naturel (essentiellement la France, l’Espagne et l’Italie). Ces gazoducs passent par la Tunisie ou encore le Maroc pour atteindre l’un des marchés du gaz les plus dynamiques du monde. Dans le nord de l’Afrique, des pays comme la Tunisie ou le Maroc bénéficient également du gaz algérien, ajoute Ecofin Hebdo.
Et l’analyste de rappeler : Grâce aux compétences de Sonatrach, l’Algérie est le premier producteur africain de gaz naturel, le 9e du monde avec plus de 100 milliards de mètres cubes extraits en 2017. Elle est aussi la troisième productrice africaine de pétrole brut (1,5 millions b/j) derrière le Nigéria et l’Angola.
Dans l’amont pétrolier, Sonatrach contrôle aussi des actifs d’exploration au Mali, en Tunisie, au Niger, en Libye, en Mauritanie, en Italie, en Espagne, en Grande-Bretagne, en France, au Pérou et aux États-Unis. Les actifs hors Algérie de la Sonatrach sont aux mains de sa filiale Sipex (Sonatrach International Petroleum Exploration and Production Corporation).
En mai 2018, elle a, par exemple, annoncé la découverte d’un gisement d’hydrocarbures sur le permis Kafra, situé à la frontière avec le Niger et mitoyen au permis de prospection Tafassasset.
Mais « l’objectif de Sonatrach n’est pas uniquement d’exporter du gaz naturel en tant que matière première, mais de le transformer en produit pétrochimique. Si vous vendez du gaz, vous gagnez 1 dollar, si vous le transformez en produit pétrochimique, vous gagnez dix fois plus », avait déclaré Abdelmoumen Ould Kaddour, le PDG de la société.
Source: PressTV