Le président turc Recep Tayyip Erdogan a assuré que la Turquie ne renoncerait pas au contrat conclu avec la Russie pour l’achat de missiles S-400, dans une interview samedi à CNN Turk.
La décision d’Ankara d’acquérir ce dispositif de défense anti-aérienne a suscité réserves et critiques parmi les alliés de la Turquie au sein de l’Otan, au motif qu’il est incompatible avec les systèmes de défense de l’Alliance.
« Nous avons conclu un contrat avec la Russie sur les S-400, donc il est hors de question pour nous de tourner le dos à cet accord. C’est une affaire conclue », a déclaré le président turc.
En décembre, Washington a approuvé la vente du système américain de défense anti-aérienne Patriot à la Turquie pour un montant de 3,5 milliards de dollars, un geste visant à dissuader Ankara d’acheter le système concurrent russe.
La Turquie reste « ouverte » à l’achat de Patriot, a en outre assuré M. Erdogan lors d’une interview avec des journalistes turcs à bord de son avion, après une rencontre à Sotchi avec ses homologues russe et iranien.
« Mais cette vente doit servir les intérêts de notre pays », a-t-il insisté, mettant en avant « l’importance vitale » de bénéficier d’une production en commun, de facilités de paiement et d’une livraison rapide des missiles.
Si l’administration américaine « voit positivement » la demande d’une livraison rapide, elle est restée muette sur les deux autres questions, a-t-il dit.
La livraison des S-400 devrait-elle débuter en juillet, selon M. Erdogan.
La vente de Patriot à la Turquie peut encore faire l’objet d’une opposition du Congrès américain ou remettre en cause l’achat par Ankara d’avions de chasse furtifs F-35. « Nous avons clairement prévenu la Turquie que l’achat potentiel du système S-400 pourrait remettre en cause » la vente à Ankara de F-35 et l’exposerait à des sanctions de la part des Etats-Unis, selon un porte-parole de la diplomatie américaine.
Les Etats-Unis ont livré en juin 2018 leurs premiers F-35 à la Turquie.
Mais ces appareils restent aux Etats-Unis pendant toute la formation des pilotes turcs, un processus qui peut prendre un à deux ans selon le Pentagone.
Source: AFP