La Chambre des représentants, à majorité démocrate, a adopté mercredi un texte appelant Donald Trump à retirer les troupes américaines impliquées dans la guerre contre le Yémen, sauf en cas d’autorisation formelle du Congrès, nouveau camouflet pour le président républicain sur ses relations avec l’Arabie saoudite.
Cette résolution doit désormais être soumise au Sénat, à majorité républicaine, où ses co-auteurs, forts d’une majorité obtenue sur un texte similaire en décembre dernier, espèrent qu’elle soit de nouveau approuvée lors d’un vote final.
Mais le chef des républicains au Sénat, Mitch McConnell pourrait freiner cette fois un vote, afin de ne pas placer Donald Trump, qui doit promulguer les lois, dans une situation où il devrait mettre son veto.
La résolution a été adoptée à la Chambre, contrôlée par les démocrates, par 248 voix favorables, contre 177 et un vote présent.
Selon ce texte, il revient au Congrès, et non à la Maison-Blanche, de « déclarer la guerre », même si plusieurs présidents américains, démocrates et républicains, ont contourné ces prérogatives.
« Le Congrès exige donc au président de retirer les forces armées des hostilités dans, ou affectant, la république du Yémen, à l’exception » des opérations visant Al-Qaïda et associés, sous 30 jours après l’adoption de cette résolution.
Le président américain pourrait demander un report de cette date, que le Congrès devrait approuver.
Les sénateurs démocrate, indépendant et républicain – Chris Murphy, Bernie Sanders et Mike Lee – qui avaient, fin 2018, présenté un texte similaire, comptent désormais « forcer » un vote final au Sénat, contrôlé par les républicains.
Aucune date n’a encore été fixée. Elle dépendra de Mitch McConnell.
« Avec le passage de ma résolution à la Chambre, nous sommes plus proches que jamais de mettre un terme à notre complicité dans cette catastrophe humanitaire », a souligné son auteur, le parlementaire démocrate de la Chambre, Ro Khanna, saluant un « vote historique ».
Il s’est dit confiant, sur Twitter, que son texte, réaffirmant les prérogatives du Congrès en matière de déclaration de guerre face au président, soit au final approuvé par « les deux chambres du Congrès pour la première fois de l’Histoire ».
Chez les démocrates comme les républicains, la colère gronde au Congrès depuis l’assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi en octobre 2018, par un commando venu de Riyad.
La réaction tiède de la Maison-Blanche face au jeune prince héritier Mohammed Ben Salmane a poussé des parlementaires des deux bords à s’unir autour de textes comme celui approuvé mercredi à la Chambre.
Source: Avec AFP